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La simplicité des façades des établissements de restauration rapide n’est qu’apparente. En réalité, ces façades doivent répondre à des exigences élevées d’étanchéité à l’air imposées par le maître d’ouvrage.

Gris, aspect bois et enseigne rouge : les façades du KFC de Créteil (94) respectent les codes de l’ensemble des restaurants du groupe : simples, efficaces et facilement identifiables. Mais derrière cette sobriété esthétique, le maître d’ouvrage impose des exigences de performance strictes, particulièrement concernant l’étanchéité à l’air. Cette dernière a fait l’objet d’un cahier des charges spécifique dans lequel les valeurs de la RT 2012 en la matière sont largement rappelées (inférieure ou égale à 
1,7 m3/(h.m²) sous pression de 4 Pa). Grâce à des choix techniques spécifiques, ces bâtiments à la structure en acier vont encore plus loin avec un résultat au test de la méthode de la fausse porte inférieure à 1 m3/(h.m²). Preuve qu’ouvrage métallique n’est plus synonyme de passoire thermique.

Pare-pluie

L’entreprise Ogim a réalisé l’ensemble de la mise en œuvre de l’enveloppe et notamment le bardage double peau en façade. Sur des plateaux en acier, une première couche d’isolant en laine de verre de 110 mm d’épaisseur est complétée par un feutre bardage de 50 mm d’épaisseur permettant à la paroi d’atteindre un R d’environ 4,70 m².K/W. Ce système est entièrement recouvert par une membrane pare-pluie en non-tissé hautement perméable à la vapeur d’eau (HPV) et étanche à l’air soudée l’air chaud. Une ossature métallique verticale est rapportée sur cet ensemble pour accueillir les panneaux stratifiés compact HPL avec une finition aspect bois et des parements en aluminium composite pour les zones grises. « La pose de la membrane d’étanchéité à l’air a demandé une grande précision d’exécution », souligne Pierre Archez, ­gérant de l’entreprise de bardage. En effet, les tests d’étanchéité à l’air ne supportent pas l’approximation et toutes les fuites, si petites soient-elles, sont détectées. « Avec la menace d’avoir à recommencer le ­travail effectué et les pertes de temps et d’argent que cela implique. » L’ensemble des percements de la membrane et des points singuliers, notamment les raccordements avec les menuiseries, la toiture et les pieds de façade ont fait l’objet d’un traitement minutieux. Ainsi, pour les 1 200 points de fixations de l’ossature sur les lèvres des plateaux, un patch autocollant a été systématiquement inséré entre le pare-pluie et le talon des profils Z (support des parements) avant la mise en œuvre d’une vis à double filet. Au niveau des ­menuiseries, la ­membrane se retourne sur les précadres pour y être collée au mastic. En pied, elle descend au-dessous du niveau du sol. Elle est bloquée par les aménagements extérieurs réalisés dans un deuxième temps. En partie haute, elle est raccordée directement au pare-vapeur positionné en toiture. Ce dernier suit le même objectif : son complexe d’étanchéité n’a pas de fixation ­mécanique.

Panneaux stratifiés compact HPL et cassettes composites aluminium composent le bardage du restaurant. 

Coordination

« Il a également fallu mettre en place une coordination stricte avec les autres corps d’état concernés, notamment pour la ventilation, les installations frigorifiques… », poursuit le chef d’entreprise. Le passage à travers le pare-pluie des différents câbles et tuyaux nécessaires au fonctionnement des équipements a nécessité la mise en œuvre de tubes munis de platines raccordées au non-tissé par soudage ou collage avec un calfeutrement à l’aide de mousse polyuréthane. Le KFC de Créteil a plusieurs frères jumeaux, réalisés selon les mêmes principes. C’est le cas par exemple à Reims ou à Blois. En moyenne, cinq semaines de travaux sont nécessaires pour mettre en œuvre l’étanchéité en toiture et le bardage.