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Pour rapporter les parements en pierres reconstituées sur les panneaux CLT sans créer de ponts thermiques ni défauts d'étanchéité, les intervenants ont utilisé une méthode prévue originellement pour les toitures.

À Aubervilliers (93), les toits bleus sont alignés le long de l'avenue face aux tours d'un côté et en bordure de cimetière de l'autre. L'ensemble, construit dans les années 1980 par l'agence d'architecture Fiumani Jacquemot, est resté inachevé jusqu'en 2017 : la tranche centrale n'avait jamais été réalisée. L'OPH d'Aubervilliers décide en 2011 de lancer un concours dans l'objectif de créer de nouveaux logements sociaux sur cette parcelle en friche. L'agence Wild Rabbits Architecture remporte la mise.

Pour s'intégrer dans cet environnement contraint jouxtant des immeubles à l'identité architecturale forte, les architectes ont proposé un ouvrage R+6 composé de plusieurs volumes et de grands refends verticaux. Ces derniers (1 700 m²), opaques et bardés de pierres reconstituées (Ardal Granité de Caréa), forment les façades est et ouest et font écho aux tours voisines. Encadrant les façades nord et sud très vitrées, ils participent à l'effet livre pop up dont le bâtiment tire son surnom. Le reflet du ciel dans le matériau apporte la touche de bleu omniprésente sur les toits des bâtiments voisins.

DU TOIT À LA FAÇADE

Si le parking, l'infrastructure et le premier étage sont en béton, les autres niveaux ont été réalisés en bois, conformément aux exigences de la maîtrise d'ouvrage. Le bardage en pierres reconstituées a ainsi été mis en œuvre sur des panneaux CLT. Le procédé a fait l'objet d'une technique habituellement dévolue à la toiture et jamais encore utilisée pour un usage en façade : le sarking. « Ce mode de mise en œuvre permet d'éviter le recours à la traditionnelle patte-équerre traversant l'isolant et le pare-pluie et pouvant entraîner des défauts d'étanchéité et des ponts thermiques. Elle est remplacée par deux vis spécifiques fixées directement dans le mur en CLT. Elles supportent des tasseaux sur lesquels sont ensuite rapportés des rails métalliques support des parements », explique Thomas Delepine, responsable du développement commercial chez Caréa. Autre avantage : la préfabrication du système. Une isolation en laine de roche de 145 mm d'épaisseur complète le procédé. Innovant, ce dernier a été validé techniquement par Avis de chantier.

L'ouvrage a remporté deux premiers prix dans la catégorie logements collectifs en 2017 : celui des trophées bois Île-de-France et celui des trophées de la construction. Il a été livré en mai de la même année.