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Qu’ils soient en habillage simple ou dans le cadre d’une ITE, la réalisation des bardages rapportés sur construction à ossature bois (COB) ou Cross Laminated Timber (CLT - Bois Lamellé Croisé en français) est en plein essor. La technique s’est adaptée.

Fiche pratique réalisée par le SNBVI

La construction à ossature bois

La construction à ossature bois est le terme générique utilisé pour désigner tous éléments structuraux réalisés en bois. Il peut définir toutes les parties d’un bâtiment comme les planchers, les toitures, mais également les murs verticaux. Chacun assure la stabilité du bâtiment aux charges extérieures par l’effet diaphragme et contreventement.

Fig1-ExempleCOBDTU31-2-crEditFundermax.jpg

Les règles de l’art pour la réalisation de COB sont décrites dans le NF DTU 31-2. Elles définissent notamment la constitution des murs à ossature bois et de ce fait, les parties d’ouvrage destinées à recevoir des revêtements extérieurs avec lame d’air ventilée, en d’autres termes les bardages rapportés. Concernant les parois CLT, ces produits doivent faire l’objet d’un Avis Technique visant ce domaine d’emploi.

Les COB ou CLT, étant des structures sensibles à l’eau, tout doit être mis en œuvre pour permettre de limiter son passage. La mise en œuvre des bardages rapportés, en tant qu’interface entre l’intérieur et l’extérieur du bâtiment, doit répondre à un certain nombre de dispositions constructives selon les caractéristiques de la construction et son environnement.

Des dispositions constructives communes minimales

La pose de bardage rapporté sur COB n’est pas traditionnelle et ne fait donc pas l’objet d’un DTU. Sa mise en œuvre est décrite dans le cadre des procédures d’évaluation du CSTB (Avis techniques, Documents techniques d’application, QB…). De plus, ces ouvrages ont longtemps été limités à des usages sur des COB de hauteur R+2 soit l’équivalent de 9 m plus la pointe de pignon. Mais depuis 2015, les travaux du SNBVI ont permis de repousser cette limite à une hauteur de R+5 soit jusqu'à 18 m plus la pointe de pignon.

Un bardage rapporté n’est pas considéré comme étanche à l’eau (ouverture de joint, capillarité entre éléments…). Le SNBVI a donc fixé un certain nombre de dispositions constructives communes minimales, quelle que soit la nature du revêtement extérieur. Elles ne sont pas nécessairement toutes en relation avec le traitement de l’étanchéité du système. Elles y sont en revanche parfois liées par le mode constructif de la paroi support COB ou CLT et ses interactions avec l’élément de bardage (ex : entraxe des montants, déplacements différentiels entre structure et bardage…). Ainsi ces préconisations précisent que :

- la paroi support doit être conforme au NF DTU 31.2 (ou respecter les prescriptions de l’Avis Technique du GS n°3 pour les parois CLT) ;

- les panneaux de contreventement peuvent être positionnés côté intérieur ou extérieur de la paroi COB ou CLT pour des situations de la construction a, b et c (voir encadré) ;

- les panneaux de contreventement sont positionnés obligatoirement côté extérieur de la paroi COB ou CLT pour la situation de la construction d (voir encadré) ;

- un pare-pluie conforme au NF DTU 31.2 doit être disposé sur la face extérieure de la paroi de COB ou CLT et recoupé tous les 6 m pour permettre l’évacuation des eaux de ruissellement vers l’extérieur ;

- le revêtement extérieur doit être fixé sur une ossature rapportée constituée de tasseaux/chevrons :

- le revêtement extérieur ne doit pas ponter les jonctions entre montants successifs.

Néanmoins, ces dispositions constructives ne suffisent pas à elles seules à justifier la montée en hauteur des bardages rapportés. En effet, plus une construction est haute, plus la conjonction les phénomènes de pluie et de vent et leur concomitance, devient sensible. Il convient de ce fait de prévenir au maximum la pénétration d’eau par pluie battante au sein de la lame d’air. Les travaux du SNBVI se sont donc portés sur deux points spécifiques :

- L’ouverture des joints entre éléments de bardage ;

- L’intégration des baies de la façade ;

Fig2-Dispositionconstructivesselonhauteur-crEditSNBVI.jpg

Certains revêtements de bardage rapporté doivent être mis en œuvre avec des joints dits ouverts (par exemple de 8 mm minimum pour les panneaux HPL) afin de prendre en compte les phénomènes de dilatation des matériaux. La fermeture de ces joints devient obligatoire pour une hauteur de construction au-delà de 9 m et jusqu'à 18 m hors pointe de pignon. Cette disposition nécessite la mise en œuvre de profilés comme illustrés ci-dessous.

Fig3droite-Traitementdesjoints-crEditFundermax.jpg   Fig3gauche-Traitementdesjoints-crEditWienerberger.jpg

Le traitement des baies est décrit ci-dessous (croquis génériques de dispositions constructives minimales).

Fig4droite-BaietableauentunnelintErieur-crEditSNBVI.jpg   Fig4gauche-BaieentunnelextErieur-crEditCarea.jpg

Analyse spécifique

Bien évidemment, le traitement des joints et des baies reste spécifique à la nature et la géométrie du parement. Ainsi, les documents techniques du revêtement extérieur peuvent compléter ces dispositions constructives minimales en intégrant :

- une modification des plages intermédiaires de hauteur de la construction ;

- l’intégration de la zone de vent en plus de la situation de la construction ;

- le décalage des joints verticaux ;

-…

Fig5droite-TraitementdesjointsdEcalage-crEditCarea.jpg   Fig5gauche-TraitementdesjointsdEcalage-crEditCarea.jpg

Dans tous les cas, il est important de se référer aux documents techniques du parement, d’autant plus qu’un certain nombre de dispositions constructives complémentaires restent spécifiques à la construction bois.

Le NF DTU 20.1 et les situations de bâtiment

- Situation a : construction située à l’intérieur des grands centres urbains (villes dans lesquelles la moitié au moins des bâtiments affichent plus de quatre niveaux).

- Situation b : construction située dans les petites et moyennes villes ou la périphérie des grands centres urbains.

- Situation c : construction isolée en rase campagne ;

- Situation d : construction isolée en bord de mer ou situées dans les villes côtières, lorsqu’elle est à une distance du littoral inférieure à une limite à fixer en fonction des conditions climatiques locales et de leur hauteur. Cette limite est au moins égale à 15 fois la hauteur de la construction, au-dessus du sol. Dans certaines zones ou régions particulièrement exposées, cette limite peut être poussé jusqu’à 10 km et même au-delà ;