Le 8 mars dernier, lors du premier Forum Mondial Bâtiments et Climat organisé par la France et le Programme des nations unies pour l'environnement (PNUE) à Paris, les représentants de 70 gouvernements se sont engagés "sur une feuille de route concrète, opérationnelle et dotée d'un mécanisme de suivi pour faire face aux enjeux de la décarbonation, de la résilience et de la transition du secteur du bâtiment et du climat", selon les termes du ministre de la transition écologique Christophe Béchu. En voici les grands axes.

Les enjeux sont énormes : en 2022, le secteur représentait, 1/5è des émissions de CO2 et 37 % de celles liées à l'énergie et aux processus opérationnels. En outre, quand on sait qu'en 2050, 68 % de la population mondiale vivra en ville, les nécessaires opérations de rénovation et de construction de bâtiments durables sont encore largement insuffisantes, contrairement aux investissements dans des systèmes et des bâtiments à trop forte intensité carbone et à la surexploitation des ressources naturelles pour la production de matériaux qui restent à un niveau beaucoup trop élevé.

Fort de ce constat et avec les objectifs des Accords de Paris (limitation à 1,5 °C du réchauffement climatique d'ici 2100) en ligne de mire, les ministres des pays présents se sont engagés, via la signature de "la Déclaration de Chaillot", à :

- mettre en œuvre des feuilles de route, des cadres réglementaires et des codes de la construction et de l'énergie contraignants ;

- mettre en œuvre un cadre financier adapté avec des incitations financières, fiscales et des outils réglementaires ;

- promouvoir l'adoption de labels, de standards et de certification ;

- montrer l'exemple en adoptant des politiques ambitieuses en matière de marchés publics ;

- promouvoir la production, le développement et l'utilisation de matériaux de construction faibles en carbone, durables et à coûts limités ;

- promouvoir les chaînes de valeurs collaboratives et la R&D de solutions innovantes ;

- améliorer les compétences en renforçant notamment le savoir-faire local prenant en compte les stratégies d'atténuation et d'adaptation ;

- développer une gouvernance à plusieurs niveaux, une coordination entre les différentes parties prenantes et une approche plus participative afin de garantir une coordination de la mise en œuvre ;

- développer des outils et des cadres réglementaires afin de collecter et partager les données et bonnes pratiques.

Rien de bien nouveau sous le soleil mais des déclarations d'intention qui demandent encore à être mises en application. Elles sont au moins le mérite d'exister.