La surtoiture toute en courbures du bâtiment lui donne sa forme originale avec un plenum et un étage réduit de moitié. © Rocheteau-Saillard
La surtoiture toute en courbures du bâtiment lui donne sa forme originale avec un plenum et un étage réduit de moitié.
Le nouveau site de l’établissement hospitalier d’Angers vient prolonger naturellement le bâtiment principal grâce à un parement composite aluminium au calepinage similaire.




L’extension de la maternité d’Angers, située en R+1 est classique pour ce type d’établissement avec en rez-de-chaussée, les urgences obstétriques et gynécologiques, les consultations et les salles de naissance et au premier étage, le plenum technique puis les bureaux médicaux.


Cette organisation de l’espace intérieur est dissi-mulée par la façade qui imbrique les étages les uns dans les autres. La raison : le mur rideau se prolonge en une surtoiture qui, à l’image d’un ruban vient se dérouler et envelopper les différents niveaux de l’ensemble. La souplesse des courbes crée une « jupe qui entraîne le bâtiment jusqu’à son socle », décrit l’architecte Eric Saillard.


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Cependant, le bâti-ment ne tranche pas radicalement avec les lignes droites de l’édifi ce principal du centre hospitalier. « Rénové dans les années 1990, ce dernier a bénéfi cié d’une réhabilitation de sa façade. Elle a été habillée de panneaux composites de trois teintes différentes : blanc, gris et vert émaillé noir. Pour son extension, nous avons repris ce calepinage irrégulier multicolore afi n de créer un dialogue entre les deux bâtiments. » Les lignes de l’un se poursuivent sur celles de l’autre, la dimension des panneaux est comparable... « Nous souhaitions créer un prolongement harmonieux avec l’existant tout en apportant une touche de modernité », justifi e le maître d’œuvre. Le choix des couleurs a donc été adapté, tout en restant dans le même esprit de sobriété avec le remplacement du vert par du bleu-gris. 


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© Rocheteau-Saillard
Les parements sont alignés et les joints réguliers d’une extrémité à l’autre du bâtiment.

Pour créer cette communication entre les deux ensembles, l’entreprise Axima, en charge de la réali-sation de la surtoiture, a dû être particulièrement vigilante au respect du calepinage des panneaux composites aluminium colorés. Un réglage millimé-tré des ossatures en aluminium a notamment permis d’assurer l’alignement des parements et la régularité des joints d’une extrémité à l’autre du bâtiment et cela même en face interne du pli supérieur de la surtoiture. « Pour faciliter l’accès à cette partie de l’ouvrage, le recours à un échafaudage et une nacelle s’est avéré indispensable », souligne Philippe Leduc, chargé d’affaires chez Axima.


Potelets


Le traitement de la façade a été relativement simple avec la pose d’un système de bardage composé d’une ossature métallique, fixée à la structure béton par des pattes-équerres, et des parements composites aluminium. En revanche, la mise en œuvre de la surtoiture sur charpente métallique a nécessité plus de technicité… et de rapidité : « L’étanchéité du bâtiment devait être assurée le plus vite possible pour permettre aux autres corps d’état d’avancer leur partie », précise le chargé d’affaires. Ce paramètre a notamment conditionné le choix d’une membrane d’étanchéité bitumineuse mono-couche. Le complexe d’étanchéité comprend égale-ment une épaisseur de 150 mm de laine de roche. Pour mettre en place la surcouverture, les équipes d’Axima ont liaisonné des potelets métalliques sur la charpente à travers les bacs acier. Ces derniers, qui ont fait l’objet de relevés d’étanchéité, sont destinés à recevoir des lisses métalliques galvani-sées sur lesquelles viennent se fixer des rails en aluminium de type oméga cintrés dans le sens de la pente. Les parements composites aluminium viennent achever le système.


Encombrement


Une mise en œuvre a priori classique mais qui, du fait des exigences de l’architecte, a nécessité quelques adaptations moins conventionnelles. « Afin de respecter l’encombrement souhaité par le maître d’œuvre, la hauteur du complexe ne pouvait dépasser celle des relevés d’étanchéité, soit 15 cm. Nous n’avons pas pu positionner l’ossature primaire directement sur les potelets. Elle a donc été liaisonnée aux plots avec des platines pliées vers le bas d’un seul côté. Les lisses sont fixées sur cette retombée à la même hauteur que les relevés d’étanchéité », explique Philippe Leduc (voir coupe).
Neuf mois de chantier ont été nécessaires pour la réalisation de cet ensemble qui a reçu le prix départemental de l’architecture et de l’habitat social et de l’aménagement 2011 délivré par le CAUE du Maine-et-Loire.