19531_1191905_k2_k1_2795405.jpg - Les brise-soleil offrent un aspect mouvant à la façade.
Le CFA bénéficie d'un bardage en cassettes composite aluminium ponctuellement perforées. Il est mis en œuvre sur des murs à ossature bois via une ossature aluminium. Des dispositions constructives qui marient esthétique, performance thermique et résistance à la corrosion. 1 500 étudiants ont investi en septembre dernier le bâtiment labellisé Bepos Effinergie +.

Le Centre de formation des apprentis (CFA) de Lagord (17) accueille, depuis septembre 2018, 1 500 élèves qui se destinent aux métiers de bouche, du bâtiment et des services. L'ouvrage de 17 000 m², conçu par l'agence Duclos Gaudin Riboulot Architectes (mandataires), associée à l'agence Créa'ture architectes, a été labellisé Bepos Effinergie +. « Ouvert au public, il est à la fois une vitrine visible à l'échelle du site et du territoire, un lieu d'échange convivial et accueillant mais aussi de travail calme et fonctionnel, explique l'architecte Brice Kester. Notre objectif a été de créer, malgré la complexité du projet et la diversité des fonctions, un ensemble homogène, sobre, pérenne et lumineux. » Les concepteurs ont joué sur le contraste entre, à l'intérieur, la présence chaleureuse du bois et à l'extérieur, l'image plus « high tech » d'un bardage à l'aspect métallique, mariant les surfaces pleines et perforées. « Ces ouvertures permettent une ventilation naturelle du bâtiment sans l'exposer à la pluie. Fonctionnelles, elles génèrent également un motif qui vient habiller le volume d'entrée et animer le parvis », précise l'architecte. Des brise-soleil ajoutent un effet mouvant à la façade.

ENVIRONNEMENT MARIN

Les matériaux ont été sélectionnés pour leur pérennité et les solutions constructives cherchent à limiter au maximum leur impact environnemental. Ainsi, la structure est en béton (pour l'inertie thermique) et supporte un mur à ossature bois préfabriqué avec isolant et pare-pluie intégrés. Ce dernier protège le bois de l'humidité et de la salinité de l'atmosphère de bord de mer à laquelle il est soumis. Des liteaux fixés verticalement tous les 600 mm complètent le procédé pour permettre à l'eau de s'écouler sans obstacle.

Particulièrement exposé à cette ambiance agressive, le bardage métallique rapporté sur l'ouvrage se devait de présenter des qualités importantes de résistance à la corrosion. C'est pourquoi il est composé de cassettes et de brise-soleil en aluminium composite (avec finition brossée) et de meneaux aluminium, le tout fixé par une double ossature croisée aluminium. « Un premier réseau de profils oméga s est liaisonné horizontalement tous les mètres au mur à ossature bois à travers les liteaux. Des U ponctuels y sont rapportés. Ils assurent le réglage de l'ensemble et permettent de gérer le faux aplomb de la structure. Ils supportent la deuxième ossature, mise en œuvre verticalement, sur laquelle viennent s'accrocher les cassettes », explique Jean Planchot du bureau d'études de l'entreprise Smac Poitou-Charentes. Un travail de précision donc pour les intervenants qui ont dû, en outre, respecter un calepinage complexe. « Les meneaux notamment sont tous différents. Les volets également. Quand ils sont fermés, ils doivent se fondre dans la façade pour se rendre invisibles. » Quant aux brise-soleil, ils sont accrochés à la structure via des tubes métalliques répartis sur toute la hauteur des R+1 et R+2. « Nous avons également mis en œuvre 1 000 m² de cassettes en sous-face. »

Il aura fallu un an à l'entreprise pour réaliser l'intégralité des façades. Un planning serré en raison du calendrier imposé par la rentrée scolaire.