34351_document-1.gif Les anciens locaux de l’INSA ont été entièrement réhabilités pour y accueillir des salles de cours, des laboratoires de recherche et un amphithéâtre.
Dans le cadre de la réhabilitation d’un bâtiment de l’UFR des Sciences et Techniques de Rouen, un nouvel amphithéâtre crée une extension monumentale. Son bardage double peau surisolé est habillé de bois et d’aluminium.

L’UFR des Sciences et Techniques de l’Université de Rouen (76), implanté sur la commune de Mont-Saint-Aignan, manquait de locaux adaptés. Profitant de départ de l’INSA au début des années 2000, le rectorat de Rouen a décidé de lancer une vaste opération de réhabilitation du site afin d’y installer notamment des laboratoires de recherche et un amphithéâtre. Le cahier des charges imposait deux objectifs : offrir une nouvelle identité architecturale à l’ouvrage et des performances énergétiques éligibles au label BBC Effinergie.

Construit entre 1959 et 1963, le bâtiment présentait à l’origine « une écriture moderniste plutôt austère en béton qui n’était plus en phase avec le nouveau plan d’urbanisme de la ville, rappelle Bernard Maillet, associé et directeur général délégué de l’agence d’architecture Patriarche & Co, concepteur du projet. De plus, il n’avait jamais subi de rénovation énergétique d’envergure. »

L’ensemble de l’enveloppe devait donc être repensé. « La structure a été totalement mise à nu afin de pouvoir en recomposer l’architecture et transfigurer son image. » La nouvelle entrée de l’établissement est intégrée dans une extension à la structure acier en porte-à-faux qui, à la manière d’une proue de bateau, réoriente l’ensemble vers le cœur du campus. Abritant le nouvel amphithéâtre, ses façades en aluminium naturel serti à joint debout (330 m²) font le lien avec les bâtiments existants rénovés (voir encadré). Le bardage remonte en toiture pour former une coque continue. Leurs parties basses sont en mélèze (350 m²) pour adoucir un univers très métallique.

Bardage double peau

La réalisation du bardage de cet agrandissement a été confiée à l’entreprise Béci BTP. Le procédé double peau est fixé sur une charpente métallique. Le plateau est perforé pour des raisons de traitement acoustique lié à la fonction du bâtiment. « Un pare-vapeur a préalablement été posé en fond de plateau », explique Gilles Guyoton, dirigeant de Béci BTP. Pour respecter les exigences thermiques, trois couches de laine de verre composent l’isolation. La première, de 70 mm d’épaisseur, est mise en œuvre dans le plateau. Des consoles liaisonnées aux nervures supportent une ossature secondaire sur laquelle ont été rapportées les deux autres épaisseurs d’isolant (140 + 60 mm) et les parements en aluminium. « Le R obtenu par les calculs thermiques atteint 7,95 m².K/W », précise Gilles Guyoton.
Le bardage bois est quant à lui installé sur un système comprenant un plateau, deux couches d’isolant en laine de verre de 70 mm et 200 mm d’épaisseur (R total = 7,45 m².K/W), un pare-pluie et des chevrons en bois porteur des lames en mélèze posées à claire-voie.

Techniquement, la précision des raccords sur chaque flanc et entre la façade et la toiture a demandé une mise en œuvre au millimètre. « Pour répondre aux exigences de finition et garantir des raccords les plus précis possible, certains d’entre eux ont été soudés. D’autres ont été laissés libres pour permettre la dilatation des profils aluminium », souligne le dirigeant de l’entreprise. Calepinage et réglage des ossatures ont été déterminants.

L’ouvrage est achevé depuis la fin de l’année 2015, après environ trois mois de travaux. Les étudiants ont intégré les lieux à la rentrée 2016.

Rénovation des façades existantes

La façade sud de bâtiment rénové est entièrement sérigraphiée. « Ce décor lui offre une vraie matérialité et une certaine profondeur avec ses différents reflets », précise l’architecte Bernard Maillet. Les vitrages représentent des strates géologiques de couleurs brune et ocre, pour rappeler les activités de l’établissement d’enseignement supérieur. « Ce clin d’œil discret peut aussi être envisagé de façon abstraite, comme une composition graphique. » Ils sont insérés dans un cadre périphérique 
en cassettes en aluminium brossé dont la teinte est proche de l’inox.
Ce matériau a également été exploité sur les façades secondaires. « Nous avons exploité les possibilités expressives des clins de grande largeur posés verticalement, des bardages horizontaux finement nervurés. » Les allèges sont en mélèze.