L’invasion de l’Ukraine par la Russie n’a fait qu’envenimer encore un peu plus une conjoncture déjà impactée par la mise en application de la RE2020 dans l’individuel notamment et du ZAN. « Les prix des matières premières sont très volatils et créent de l’incertitude et de la spéculation. Il n’y a pas de rupture ni d’arrêt des interventions mais les approvisionnements restent compliqués et provoquent des retards sur les chantiers. » Certes, la filière a obtenu son intégration dans le plan de résilience gouvernemental et avec lui plusieurs mesures d’accompagnement. Néanmoins, « elles sont insuffisantes ». Olivier Salleron a rappelé les mesures portées par la FFB qui n’ont, elles, pas été prises en compte par les pouvoirs publics : absence de pénalités de retard sur les marchés privés, prise en charge par l’État de l’activité partielle, mobilisation immédiate des créances du carry back… Il en a également appelé à la solidarité au sein de la filière pour partager les surcoûts sous peine que « nombre d’entreprises ne puissent plus honorer les contrats signés ou aller chercher de nouveaux marchés dont on sait qu’ils finiront à perte ».
Point positif : l’approche des élections a d’ores et déjà permis de matérialiser cette nécessaire mobilisation des acteurs de la construction et de l’immobilier. 38 organisations ont publié une déclaration commune appelant à la création d’un ministère de la « construction durable et de l’aménagement des territoires » dès le prochain quinquennat « pour dégager une vision d’ensemble et définir une stratégie dans le domaine de la construction, de l’habitat, des mobilités, des infrastructures et de l’aménagement des territoires », a expliqué le président de la FFB. Avec au menu des priorités : le pouvoir d’achat des ménages dont le logement constitue le premier poste de dépense, la lutte contre le réchauffement climatique et la création d’emplois. l