Au total, 8 200 dalles en pierre reconstituée posée en bardage rapporté ont été nécessaires pour restructurer les 4 200 m2 de façades côté rues.
Parois encrassées, décolle-ment des revêtements, fers apparents, infiltrations… : trente ans après sa construction, la résidence « Vieille Eglise » à Puteaux (92) nécessitait un sérieux rafraichissement. Situé, comme son nom l’indique, à deux pas d’une église classée du 15e siècle, cet ensemble des années 1980 et ses parements en carreaux de céramique commen-çaient à détonner avec l’image de ce quartier historique récem-ment rénové. D’où le choix par l’Office HLM d’engager une res-tructuration radicale des façades. Au passage, les travaux devaient également permettre une mise à niveau thermique et acous-tique des 180 logements avec le remplacement de la totalité des menuiseries et la mise en place d’une isolation par l’exté-rieur. Près de 8 400 m2 de façades étaient concernés par cette opéra-tion. « Au plan technique, il s’agit d’une intervention plutôt classique. En revanche, ce type de chantier en milieu occupé n’est jamais ano-din. Il faut savoir composer avec un environnement qui peut être sensible », note Daniel Mendes, conducteur de travaux au sein de l’entreprise GCEB en charge du lot « façades ».
Deux techniques d'ITE
Comme souvent, les côtés « cour » et « rues » vont faire l’objet d’un traitement différent. Les premiers, organisés autour d’un jardin intérieur, ont été entièrement rénovés à l’aide d’un procédé d’isolation thermique avec enduit mince sur polystyrène calé-che-villé. Pour les seconds, la maîtrise d’ouvrage a fait le choix d’un pare-ment en pierre reconstituée. Un produit dont l’aspect traditionnel en fait depuis une trentaine d’an-nées un matériau de prédilection pour la rénovation de logements collectifs. Au plan technique, il présente également l’avantage de pouvoir être installé en bardage rapporté. C’est la solution rete-nue pour la totalité des 4 200 m² de façades sur rues. Balcons, loggias et bow-windows ont été traités selon le même procédé. Au total, 8 200 dalles – mélange de polyester et de granulats de marbre - ont ainsi été mises en œuvre. Sur ces surfaces, les équipes de GCEB vont implanter un réseau de profilés aluminium verticaux constituant l’ossature primaire du système. « En réno-vation, ce mode de pose permet de rattraper les défauts du gros œuvre et de recréer un support plan », note Daniel Mendes.
Libre dilatation
Le fonctionnement en libre dilation de l’ossature repose sur un principe d’assujettissement au gros œuvre par points fixes et coulissants. Les premiers reprennent les charges verticales (poids propres des matériaux) ainsi que les efforts dus au vent. Les seconds permettent la dilatation de l’ossature et la reprise d’une partie des efforts liés au vent.
L’entreprise a pri-vilégié une conception librement dilatable. Ce squelette d’alumi-nium sert ensuite de support à une ossature secondaire. C’est l’une des principales caractéristiques du procédé : les dalles, rainurées sur leurs rives, viennent s’insérer dans des lisses horizontales par simple emboîtement. Les dalles sont posées avec des joints verticaux continus sur la hauteur totale des façades. Dans cette configuration, le joint est interrompu à intervalle régulier par une lisse de calepi-nage placée à chaque niveau de linteaux. « Au plan esthétique, cette lisse vient animer la façade mais elle est également utile pour la réalisation du bardage.
(AVANT ) / ( APRÈS )Comme souvent en matière de logements collectifs, la rénovation des façades a d’abord été motivée par des raisons esthétiques.
Les volumes de façades étant hétérogènes, ces ouvrages ont nécessité un calepinage très précis. D’autant plus que les éléments en pierre ont été intégrés selon un procédé de vêtage.
Elle permet de rattraper les différences de hauteur entre chaque étage sans devoir rainurer la dalle sur chantier. Les parements sont pincés sur chant et non maintenus dans la rainure, ce qui permet de rattra-per les différences de hauteur entre chaque étage sans avoir à rainurer la dalle sur chantier », explique le conducteur de travaux.
Vêtage en pierre naturelle
En plus de l’ossature et des pare-ments, le système de bardage intègre une lame d’air de 20 mm ainsi qu’une laine minérale de 100 mm pour former un com-plexe de 150 mm d’épaisseur. Seules exceptions à cette configu-ration : les soubassements abri-tant des locaux techniques non chauffés et les jardinières. À ce niveau, le parement est constitué de dalles en pierre naturelle. Les volumes de façades étant hété-rogènes, ces ouvrages ont néces-sité un calepinage très précis. D’autant plus que les éléments en pierre ont été intégrés selon un procédé de vêtage avec une capacité de réglage de l’ossature plus limitée qu’en mode bardage. Autre particularité de cette opé-ration : elle comportait un lot « fermetures » également pris en charge par GCEB. Quatre portes en bois monumentales motori-sées ont ainsi été installées au droit des accès à la résidence. Les porches ayant des proportions différentes, chacune d’elle a fait l’objet d’un dessin sur-mesure. Douze mois de travaux seront nécessaires pour habiller l’en-semble des murs extérieurs avec, en période de pointe, jusqu’à vingt compagnons mobilisés sur le chantier. « Il s’agit d’une opé-ration importante pour du loge-ment, rappelle Daniel Mendes. En rénovation, des interventions de cette ampleur ne sont plus très courantes ».
Vêtage en pierre naturelle
Les dalles en pierre naturelle ne s’insèrent pas directement dans les lisses en aluminium mais sont maintenues par l’intermédiaire d’attaches ponctuelles. Ces clips rendent les plaques indépendantes entre elles et absorbent les contraintes que les pierres peuvent subir.
Dans le cas d’une utilisation en vêtage sans isolant, les rails horizontaux sont fixés directement au gros œuvre.