L'annonce de l'arrêt du dispositif d'aides à la rénovation énergétique des logements a évidemment fait réagir les organismes professionnels qui se remettaient tout juste du blocage budgétaire du début de l'année.

 
 

Les 2,3 Md€ accordés à MaPrimeRénov' dans le cadre de la loi de finances seraient déjà intégralement consommés. L'arrêt du dispositif s'entend de juillet jusqu'à, on vient de l'apprendre, septembre 2025 pour permettre, selon le gouvernement, de repérer les dossiers frauduleux. 

L'Afpac, l'AFPG, la Capeb, Coedis, Enerplan, Energies & Avenir, la Fieec, la FFB, la FFQ, la FND le Gifam, le GPCEE, Ignes, Propellet, le SFCB, Sycabel, le Synasav, Uniclima et l'UFE dénoncent dans un courrier commun cette suspension. 

"Nous constatons malheureusement l’absence totale de vraies concertations de fond avec la filière économique concernée en premier lieu, préalablement aux annonces du Gouvernement. Nous regrettons sa volonté de sacrifier des dépenses d’investissement, pourtant indispensables à la survie de la filière. L’Etat doit maintenir un haut niveau d’incitation financière pour faciliter et encourager la reprise du secteur. Cette incitation doit passer aujourd’hui par le levier de la rénovation énergétique.

Sans stabilité du dispositif, a fortiori sans sa pérennisation, et sans sa simplification, ce sont des milliers d’entreprises installateurs, d’artisans du bâtiment, de distributeurs et d’emplois industriels qui sont directement fragilisés. Sans une stratégie claire sur la sortie des énergies fossiles importées dans le secteur du bâtiment, c’est accepter de renoncer à notre souveraineté, aux gains de pouvoir d’achat et à la baisse de nos réductions de gaz à effet de serre. Sans rénovation énergétique, c’est également une baisse des rentrées fiscales pour Bercy et des factures d’énergie en plus pour les Français. 

A l’argument avancé par le Gouvernement de trop nombreuses fraudes dans le cadre de ce dispositif, excessivement mise en avant, nos organisations sont également mobilisées et formulent d’autres propositions pour lutter contre ces détournements. La filière demande que soient enfin engagés des travaux pour une véritable et stable politique de rénovation qui soutienne et valorise la filière souveraine du bâtiment (industriels, distributeurs, artisans, installateurs, …), gage de qualité.

À ce jour, les réponses qui nous ont été données restent très insatisfaisantes et nous formulons désormais le souhait d’être reçu directement par le Premier Ministre afin qu’il clarifie comment il entend remettre de la cohérence dans les ambitions environnementales, économiques et industrielles de la France."

Seule consolation : les copropriétés sont épargnées.