Le bardage plan en clins à bords fermés est rapporté sur un système de mur à ossature bois (MOB), lui-même liaisonné aux nez de planchers. © Luc Boegly-Baudouin Bergeron Architectes red
Le bardage plan en clins à bords fermés est rapporté sur un système de mur à ossature bois (MOB), lui-même liaisonné aux nez de planchers.
Dans le 11e arrondissement parisien, la RIVP vient de réceptionner son premier immeuble à énergie positive. Un projet qui reposait sur une stricte limitation des besoins énergétiques, notamment de chauffage et donc sur la performance de l’enveloppe.




Produire plus d’énergie qu’il n’en consomme. C’est l’ambition de cet immeuble de 14 appartements inauguré en février dernier par la Régie immobilière de la ville de Paris (RIVP) dans le 11e arrondissement de la capitale. Présenté comme la première opération parisienne de loge-ment social à énergie positive, le bâtiment affiche des performances 35 % supérieures au plan Climat de la ville. Sur les postes réglementaires – chauf-fage, ECS, ventilation, éclairage et auxiliaires – ses besoins ne dépassent pas 32,6 kWhep/m²/an. Une consommation qui reste inférieure à la production annuelle des 127 m² de panneaux photovoltaïques installés en toitures.


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Pour répondre aux objectifs énergétiques mais aussi à un SHON élevé (COS + 20 %), les architectes de l’agence Baudoin et Bergeron ont d’abord misé sur la compacité et la simplicité des formes. Résultat, le bâtiment se déploie dans la largeur, imposant aux concepteurs un travail minutieux sur l’éclairage naturel géré notamment par un puits de lumière central. Côté enveloppe, les ponts thermiques ont fait l’objet d’un traitement systématique. Les balcons ont été désolidarisés et accrochés à une structure métallique légère, maintenue contre la façade par des rupteurs thermiques. L’ouvrage se distingue également par son mode constructif mixte : une structure por-teuse en béton (refends et planchers) associée en façades à un mur à ossature bois fortement isolé. Préfabriqués en atelier, les panneaux intègrent trois couches d’isolation thermique dont 14 cm de laine de roche entre ossatures. Un choix technique que l’équipe de maîtrise d’œuvre explique par le gain en habitabilité. « À performance thermique équivalente, l’épaisseur globale de cette façade est très inférieure (30 cm) à celle d’une façade maçonnée (45 cm) ». Installés devant les nez de planchers, à la façon d’un mur-rideau, les panneaux sont liaisonnés au gros-œuvre par l’intermédiaire de sabots métalliques associés à un calfeutrement en laine de roche (70 kg/m³). L’ensemble est séparé de parements intérieures en BA 13 par une lame d’air. Côté extérieur, un complément d’isolation est placé entre le panneau OSB de fermeture et les tasseaux formant l’ossature du bardage.


Boîtes supports de persiennes articulées


L’habillage des façades joue également la carte de simplicité avec un bardage plan en clins à bords fermés prélaqués blancs, ponctué simplement de quelques touches orangées. Confiée à l’entreprise Batex, la mise en œuvre des cassettes a nécessité l’intégration de cornières fi xées latéralement aux tasseaux verticaux. « Cette ossature secondaire nous a permis d’assurer le réglage du parement et de rattraper les faux-aplonds. Au passage, c’est également la preuve qu’il est impossible de dissocier la réalisation du parement de celle de l’ossature, y compris sur ce type de panneaux préfabriqués », souligne Jacque Tribout, dirigeant de l’entreprise. Comme souvent, les concepteurs ont imposé des exigences d’alignement strictes avec les menuiseries extérieures disposées en quinconce. Particularité de ces baies : certaines sont équi-pées d’un système d’occultation asymétrique qui permet alternativement de capturer les rayons du soleil par réfl exion sur la face interne d’une persienne en acier inoxydable réfl échissante, ou de s’en protéger par une persienne métallique ajourée. Autre élément distinctif de ces façades : l’implantation de doubles fenêtres surlignées par des boîtes métalliques aux dimensions variables. « Nous avons conçu ces cadres à l’image de poutres-caissons », indique Jacques Tribout, « un système de support en acier galvanisé fi xé à l’ossature bois nous permettant de gérer le retour horizontal des cassettes. Le tout riveté forme un cadre en acier de 5 mm d’épaisseur suffi samment résistant pour sup-porter le mouvement des persiennes articulées ». Continu sur toute la hauteur de l’ouvrage, le pare-ment acier se transforme en surcouverture à partir du R+5. Côté jardin, la façade ouest présente peu d’éléments de bardage. L’isolation thermique par l’extérieur est assurée par des panneaux en polystyrène sous enduit. Seuls les balcons métal-liques vont faire l’objet d’un habillage spécifi que. « La structure métallique des balcons ne permettait pas de respecter la règle du C+D imposée par la règlementation feu. Des panneaux sandwiches en laine de roche ont donc été rapportés en sous-face », indique Jacques Tribout.
À l’arrivée les performances de cette enveloppe devraient limiter les consommations de chauf-fage à 8,1 kWhep/m²/an. Soit, sur ce poste, une charge divisée par cinq par rapport à un bâtiment RT 2005.


Surcouverture sur bacs profilés


Le pan incliné du R+5 a été traité comme une toiture avec des bacs profi lés en alliage d’aluminium (Kalzip). Un système qui comprend des pattes inox spécialement conçues pour se fi xer sur les joints debout des bacs. 


Le dispositif permet ainsi de liaisonner à la couverture un réseau de lisses, elles-mêmes supports des cassettes. Ce brisis est prolongé par une verrière zénithale alimentant en lumière la circulation verticale de l’immeuble.