© Germain Plouvier / Pierre weiler architecte
Le calepinage imposait un alignement des joints de parements avec les encadrures de fenêtres.
Un immeuble de logements à énergie positive en plein Paris. Un cas rare que l’Ademe a souhaité encourager en lui accordant une subvention dans le cadre de ses appels à projets (voir encadré). « Plutôt que de rénover l’ouvrage d’origine, nous avons préféré le détruire pour reconstruire en respectant des objectifs ambitieux de performance énergétique », explique Pierre Weiler, architecte et copropriétaire des lieux. Situé rue Saint-Lambert dans le 15e arrondissement, le bâtiment, mitoyen des deux côtés, s’élève sur six étages et se décompose en deux ailes, l’une donnant sur cour et l’autre sur rue et reliées par des passerelles à chaque niveau. Une configuration suggérée par la forme étroite et profonde de la parcelle.
« Pour répondre aux exigences de la labellisation « Bâtiment à énergie positive », nous avons fait le choix d’une conception simple et sobre, tant d’un point de vue consommation énergétique qu’esthétique », poursuit l’architecte. Tous les appartements sont traversants pour permettre une ventilation naturelle efficace et aucune pièce n’est aveugle pour faire pénétrer un maximum de lumière. Les énergies fossiles ont été bannies pour être remplacées par la géothermie et l’énergie photovoltaïque.
Le traitement de l’enveloppe joue également un rôle clé dans l’atteinte de ces performances. Les façades sont isolées par l’extérieur afin de supprimer les ponts thermiques. « Les calculs du bureau d’études préconisaient 160 mm d’épaisseur d’isolant. Nous en avons mis en œuvre 200 mm en deux couches croisées de laine de roche. » Le pouvoir réfléchissant du bardage blanc participe à la préservation du confort d’été, « tout en conférant à l’ouvrage une écriture à la fois sobre et graphique ».
© Germain Plouvier / Pierre weiler architecte
Le bâtiment est composé de deux ailes reliées entre elles par une passerelle à chaque niveau.
Alignements
L’ensemble des 1 000 m² de façades a bénéficié du même système et du même calepinage. Avec une contrainte forte : l’alignement des joints des panneaux composite aluminium avec la trame des fenêtres. « La pose du bardage a été réalisée au millimètre près car l’entraxe des châssis et la taille des parements sont tous deux de 1,50 m », rappelle Pierre Archez, dirigeant de la société Ogim en charge du lot. Les plaques, découpées en fonction de cotes prises directement sur le site afin d’éviter tout décalage, ont été rivetées sur une ossature aluminium verticale. Le traçage préalable des lignes verticales et horizontales à respecter a permis d’éviter au maximum les réglages des profils et pattes de fixation sur chantier.
Protection incendie
Autre contrainte : la sécurité incendie qui a nécessité plusieurs adaptations. Le choix du produit notamment a été dicté par les exigences réglementaires. « Il devait répondre à une certaine valeur de masse combustible », souligne l’architecte. Par conséquent, le parement en aluminium composite intègre, entre deux plaques métalliques, un noyau minéral de 3 mm. Ce procédé, classé M0, permet au revêtement de n’apporter aucune contribution active et de ne dégager aucun gaz toxique en cas d’incendie.
De la même manière, la conception du système devait prendre en compte la gestion du C+D. « Sous chaque linteau, nous avons positionné une plaque métallique en cornière sur laquelle vient se fixer un élément en plâtre de même forme. L’ensemble est revêtu d’un parement en aluminium composite en sous-face », décrit Pierre Archez.
L’immeuble a été récemment livré. Pendant trois ans, ses consommations énergétiques seront mesurées dans le cadre du partenariat avec l’Ademe.
Les appels à projets de l’Ademe