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Parmi les nouveaux aménagements de la ZAC Seguin Rives-de-Seine, la résidence Unik joue avec son environnement. Les façades sont en partie recouvertes de triangles en verre émaillé dont les couleurs évoluent en fonction des éléments qui lui font face.

Une parcelle triangulaire, limitrophe de la Seine, ouverte sur le parc et mitoyenne avec la ville. La résidence Unik est située à l’extrémité de la ZAC Seguin Rives-de-Seine à Boulogne-Billancourt (92). Un environnement privilégié que les architectes de l’agence Beckmann - N’Thépé Architectes ont choisi de retranscrire sur les façades de cet ensemble composé de 159 logements répartis sur cinq bâtiments. « Elles répondent graphiquement aux différents éléments qui les entourent. De plus, pour à la fois créer un effet de pixellisation et faire référence à la forme de la parcelle, cette fresque à 360° est composée de triangles en verre émaillé trempé », explique l’architecte Françoise N’Thépé. Sur six niveaux, du R+2 au R+7, cette mosaïque colorée forme un ruban aux couleurs évolutives : à dominante bleue face à la Seine, elles deviennent vertes aux abords du parc pour passer à l’ocre et au rouge quand la résidence est tournée vers la ville avec ses bâtiments en briques.
3 250 m² soit 1 644 parements intégrant chacun plusieurs triangles (quatre ou six selon les niveaux) ont été nécessaires à sa réalisation. Ils sont constitués de panneaux de verre collés sur une plaque en mortier de granulats de verre expansé avec liant époxy, mis en œuvre par emboîtement de rails agrafes aluminium sur un réseau de profils métalliques horizontaux. Ces derniers sont solidarisés à la structure porteuse par des pattes-équerres réglables. L’intégration d’une épaisseur de 120 mm de laine de verre complète le procédé. Préfabriqués en usine, ils respectent scrupuleusement le calepinage de l’architecte. « Une trame correspond à un panneau. Ils sont tous différents et ont donc été numérotés en fonction de leur position sur la façade, explique Frédérick Dordain, conducteur de travaux pour l’entreprise GCEB en charge du lot. Nous avons effectué un travail d’études important pour assurer un conditionnement des parements en fonction de l’ordre de pose. » En matière de de mise en œuvre, c’est surtout le poids des parements qu’il a fallu prendre en compte. « Ils pèsent 80 kg, précise le conducteur de travaux. Le montage jusqu’au niveau souhaité a été effectué à la grue mais la fixation à l’élément porteur a été intégralement réalisée à la main. Jusqu’à trente ­collaborateurs ont travaillé de concert pour cette mise en œuvre. »
Pour prolonger la dynamique de la façade et alléger la lecture architecturale des avancées créées par la présence de nombreux balcons, des panneaux composites aluminium habillent leurs sous-faces. ­Destinés à refléter les couleurs de la partie ­courante, ils ont également été rainurés pour en rappeler les formes géométriques.

Bardage avec enduit

Enfin, en rez-de-chaussée et R + 1 ainsi qu’aux étages les plus élevés, les façades se « dépixellisent » pour retrouver l’aspect du béton blanc. Si l’attique a été réalisé en enduit sur isolant, les pieds de façades sont en bardage. Ce dernier intègre également un panneau en mortier de granulats de verre expansé et un isolant en laine de verre. En revanche, les éléments décoratifs sont ici en enduit mis en œuvre sur une toile collée sur l’isolant. « Nous avons également eu recours à un procédé de bardage pour cette typologie de parement afin d’assurer un aplomb de façade homogène », ­précise l’architecte.
Livrée fin janvier après deux ans de travaux, la résidence a accueilli récemment ses premiers habitants. l