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En jouant sur le symbolisme des couleurs et des matériaux, les façades du nouveau centre culturel de la commune de Saint-Pathus affichent la destination de l’ouvrage tout en se confrontant harmonieusement avec un corps de ferme classé.

Pour redynamiser son tissu urbain, la commune de Saint-Pathus (77) a lancé en 2013 la construction d’un nouveau centre culturel. L’ouvrage devait prendre en compte deux contraintes architecturales : sa proximité avec un ancien corps de ferme classé Monument historique et son intégration dans son environnement. L’architecte Xavier Simmoneaux a choisi de « confronter architecture contemporaine et ancienne en créant un dialogue entre les deux. » Le nouvel établissement joue sur la variété des matériaux et des couleurs dont la vocation est à la fois de matérialiser les différents loisirs proposés et « d’offrir un écrin au bâtiment du 18e siècle ». Cette cohabitation entre les deux ouvrages a été validée par l’architecte des bâtiments de France. Le volume simple du centre culturel « trouve ses lignes directrices sur l’organisation des masses de la ferme », souligne l’architecte. Ce positionnement permet de placer le monument au centre de lieux structurants tels que la Mairie.

Le nouveau bâtiment accueille une salle de spectacle, une salle polyvalente et une école de musique (cinq salles de travail et une salle d’audition). Des activités que l’architecte a cherché à retranscrire en façade : « Pour symboliser leur caractère festif et ludique, nous avons eu recours à des cassettes métalliques de couleur rouge », précise Xavier Simmoneaux. Le recours au bois et à un matériau en minéral composite à l’aspect pierre a permis de créer une continuité avec l’environnement immédiat.

MIXITÉ DES MATÉRIAUX

Ces travaux ont été réalisés par l’entreprise Ecobat 77 en quatre mois. Le bardage bois (80 m²) a été mis en œuvre sur un gros œuvre en béton cintré. Des équerres en acier galvanisé, disposées tous les mètres, supportent un isolant de 120 mm d’épaisseur en laine de verre ainsi que des demi-chevrons sur lesquels est rapporté un pare-pluie. Pour permettre la fixation verticale des clins en douglas tout en assurant la présence d’une lame d’air, deux ossatures bois en pose croisée constituent le support du bardage. « Pour épouser la forme de la façade, nous avons adapté les entraxes en resserrant les profils. De 60 cm en pose classique, on est passé à 20 cm » explique Sébastien Pré, conducteur de travaux chez Ecobat 77.

Les autres systèmes relèvent du principe de bardage double peau sur une ossature métallique. Les 700 m² de cassettes en acier rouge sont positionnées à l’avant et sur la face arrière du bâtiment. Ces parements sont renforcés par un matériau de synthèse et une contre-tôle collée afin de leur garantir un classement aux chocs Q4. Ils sont mis en œuvre sur des plateaux perforés intégrant un premier isolant aux propriétés acoustiques de 2 cm d’épaisseur complété par deux couches supplémentaires de 110 et 60 mm d’épaisseur. Le premier lit est notamment destiné à supprimer les ponts thermiques générés par la lèvre du plateau et le second permet d’atteindre la résistance thermique exigée par la maîtrise d’œuvre (R = 5,15). Une ossature secondaire vient ensuite supporter les cassettes métalliques. Un pare-pluie assure l’étanchéité à l’eau du procédé.

Echarpe à l’aspect pierre

L’entrée est également matérialisée par 200 m² de bardage avec parements en minéral composite aspect pierre. En revanche, « l’écharpe à l’aspect pierre, symbole de tranquillité, de protection et créant un lien avec l’histoire de la commune », venant en surépaisseur des façades principales, a une vocation avant tout décorative. Ce décalage de 30 cm du nu de la façade est créé par une structure métallique. Cette dernière supporte les rails de fixation des 100 m² de parements.
Enfin, les apports en lumière naturelle sont en partie assurés par 63 m² de bardage en polycarbonate alvéolaire composé de deux panneaux avec lame d’air pour l’isolation thermique. Ils sont fixés par emboîtement sur rails métalliques invisibles.

Désormais, les habitants de Saint-Pathus n’ont plus à prendre la voiture pour pratiquer théâtre, musique ou assister à un spectacle.