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Prélaquage et thermolaquage constituent les deux principales techniques pour revêtir de peinture les bardages en acier. Mises en œuvre en extérieur, elles doivent garantir la tenue mécanique et la durabilité de la couleur.

En tant que matériau de construction, l'acier oxydable ne peut que rarement être utilisé sans traitement spécifique. En cause : sa sensibilité à la corrosion qui risque de le faire rouiller, particulièrement en atmosphère humide. Le recours à l'inox est bien évidemment possible mais il est plus cher et on lui préfère généralement l'acier galvanisé. Le principe : le métal est trempé dans un bain de zinc ou d'un alliage à base de zinc, d'aluminium et éventuellement de magnésium. Une couche se dépose autour de la bobine, plus ou moins épaisse selon le niveau d'agressivité de l'environnement auquel la tôle est destinée et forme une protection sacrificielle en cas de blessure. L'acier peut alors être utilisé en l'état. Dans les systèmes de bardage, il est souvent utilisé pour la fabrication d'ossatures par exemple. En revanche, les parements de façade, en tant qu'éléments importants de la conception architecturale d'un ouvrage, bénéficient, en plus, d'une mise en couleur plébiscitée par les architectes. Le matériau, autrefois réservé aux bâtiments industriels, s'affiche désormais sur tous types d'ouvrages, dans le neuf comme en rénovation : logements, bureaux… avec une dimension esthétique revendiquée. Si bien que les fabricants de peinture ne cessent d'élargir leurs nuanciers. Le nombre de couleurs disponibles se compte par dizaines. Le sur-mesure se généralise tout comme les effets de matière : aspects texturés, métallisés… « Aujourd'hui, la mode est plutôt sur les dorées, champagne et cuivrées, explique Peggy Schouller-Guinet, chef de produit revêtements et façades chez ArcelorMit-tal Construction. Les teintes variant en fonction de la météo ou de l'angle de vue sont également de plus en plus appréciées. » Les ventes de produits mats se développent également : « Ils sont passés de 18 à 40 % de nos ventes entre 2004 et 2016 alors que les produits brillants ont chuté de 68 à 33 % », souligne Nadia Rouquette, specification manager France pour le fabricant AkzoNobel Pow-der Coatings. Néanmoins le gris reste largement majoritaire. Il compte, par exemple, pour 80 % de la production chez ArcelorMittal Construction.

Dans la pratique, la mise en couleur de l'acier est un processus industrialisé. Il consiste en l'application directement sur la bobine, d'un revêtement de peinture liquide (prélaquage ou coil coating ) ou en poudre (thermolaquage). Ce sont deux modes de traitement distincts : la composition des peintures, leur méthode d'application et le panel de couleurs disponibles diffèrent. Par exemple, les poudres ne contiennent ni solvants ni Composés organiques volatiles (COV), contrairement aux peintures liquides (mêmes si ces substances ne se retrouvent pas dans le produit fini). Ces dernières disposent, quant à elles, d'un process d'application plus rapide. Elles sont donc particulièrement adaptées aux grandes surfaces. Elles offrent également un éventail de teintes plus larges mais ne proposent pas les mêmes niveaux d'épaisseurs de revêtement. À noter que l'application de peinture liquide après transformation de la bobine (post laquage) est possible mais beaucoup moins courante ( voir encadré ).

PEINTURES LIQUIDES

Selon l'European Coil Coating Association (ECCA)*, en 2016, plus de 1,1 milliards de mètres carrés d'acier ont été prélaqués en Europe. Si la technique touche d'autres marchés tels que le transport, l'électroménager ou l'industrie, le bâtiment reste, depuis plus de cinquante ans, son principal débouché. « La part de la construction a toujours représenté environ 75 % des ventes totales d'acier prélaqué, avec une proportion importante d'éléments pour la toiture et le bardage », explique Mario Palermo, secrétaire général de l'ECCA.

de maintenance doit néanmoins disposer de propriétés d'adhérence suffisantes pour cet usage. Toutefois, « la mise en peinture sur chantier est soumise aux aléas climatiques, aux difficultés d'accès et donc de réalisation, aux risques de dispersion de peinture… , souligne le responsable technique.

Les peintures d'entretien ne garantissent donc pas des durabilités équivalentes aux produits utilisés dans les process industrialisés, dont les conditions d'application sont adaptées, continues et homogènes. »

* L'ECCA a pour mission de promouvoir l'utilisation du métal prélaqué. Elle réunit 14 adhérents : prélaqueurs, fabricants de laque, de films, fournisseurs de matières premières, fabricants de lignes de prélaquage…