Le calepinage met en scène cinq couleurs : jaune soleil, rouge orangé, terre de Sienne, vert gazon, vert printemps, selon un rythme répétitif. Le calepinage met en scène cinq couleurs : jaune soleil, rouge orangé, terre de Sienne, vert gazon, vert printemps, selon un rythme répétitif.
C’est un parement en apparence plutôt classique qui a été posé en bardage de la nouvelle UHSA du centre psychothérapique de Nancy, mais avec une minutie toute particulière pour s’adapter à un calepinage exigeant et à des rayons de courbure variables.




L’UHSA du centre psychothérapique de Nancy est le troisième bâtiment du genre en France. Pour cette réa-lisation, qui est à la fois un espace pénitentiaire et un lieu de soins psychiatriques, l’architecte Victor Castro a choisi un parti pris archi-tectural humaniste : s’éloigner des codes de l’univers carcéral et faire un lieu de vie pour les détenus, tout en prenant en compte les contraintes de l’endroit, « avec une sécurité efficace et discrète ». À l’intérieur, ce sont des cel-lules individuelles, des parloirs agréables, des couleurs gaies sur les murs et une attention particu-lière pour la lumière naturelle. Et en extérieur, une façade toute en courbes, à la géométrie fluide, sans symétrie, dépourvue d’angle et illuminée par un jeu de six cou-leurs au calepinage précis.


La partie basse des murs exté-rieurs, gris foncé, est traitée avec un enduit hydraulique. Au-dessus, prend place un bardage en damier de panneaux stratifiés rectangu-laires de couleurs, cinq au total, agencés selon un rythme répétitif.


C’est là que réside la principale difficulté de ce chantier : adapter le calepinage précis imaginé par l’architecte aux surfaces cintrées et diversifiées du bâtiment. Au final, 600 panneaux ont été découpés au millimètre près et positionnés avec un espacement de 8 mm.


Modélisation


Le premier travail, long et minu-tieux, a été la modélisation de l’en-semble, avec le logiciel TopSolid. Compte tenu des exigences du cale-pinage, les dessins ont été finalisés à partir de relevés au laser réali-sés une fois le gros œuvre achevé. « Deux ingénieurs ont été affectés aux études et aux relevés pendant un bon mois », explique Gilles Broggi, directeur de l’agence Soprema Entreprises de Nancy. Outre les rayons de courbure variables des parois, il a fallu prendre en compte les emplacements des châssis spéci-fiques à un bâtiment pénitentiaire, avec la contrainte de ne pas mettre en œuvre d’habillages rapportés pouvant être enlevés, tels des pièces de recouvrement entre parements et châssis.


UHSA


Unité d’hospitalisation spécialement aménagée : surnommée « hôpital prison », cette unité est placée sous la double autorité des ministères de la Justice et de la Santé. Elle a pour vocation de prendre en charge des détenus présentant des troubles psychiatriques. Deux unités étaient déjà ouvertes, à Lyon et Toulouse, et d’autres sont prévues d’ici à 2014.


Il a fallu prendre en compte les emplacements des châssis spécifiques à un bâtiment pénitentiaire


Vient ensuite la mise en place de l’ossature du bardage sur les voiles béton, calée au laser pour que le parement vienne se poser précisément. Là encore, le cin-trage des façades va imposer un réglage millimétrique des pattes équerres afin d’ajuster l’espace-ment entre l’ossature et le mur porteur. Pour les équipes de pose, toute la difficulté consiste ici à reproduire les courbures du dessin d’architecte avec des pan-neaux plans. Elles ont toutefois pu s’appuyer sur la capacité de cintrage à froid des panneaux qui peuvent être montés avec une incurvation convexe jusqu’à 4 mètres de rayon dans ce cas précis. L’ossature est consti-tuée par des chevrons verti-caux en bois, espacés de 60 cm et deux couches croisées de laine de verre viennent assurer l’isolation.


Parallèlement, une fois les dimen-sions des différents éléments défi-nis, les panneaux stratifiés sont envoyées chez un menuisier afin d’être découpés. Au total, sur les 600 éléments de parement, un peu plus de 500 sont de taille et de couleur différentes. Les panneaux sont fixés, tous les 50 cm maximum, dans l’ossature bois par des vis colo-rées dans la même teinte.
Cinq mois de pose, mobilisant cinq personnes, ont été néces-saires pour réaliser l’habillage des façades. « Nous mettons réguliè-rement en œuvre ce type de pro-duit, mais sur des petites surfaces, explique Gilles Broggi. Ici, c’est un bâtiment spécifique, complexe, qui demande de la minutie et de la dextérité à nos équipes ».


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