Les 1 435 m2 de façades de la salle de création polyvalente ont été habillés de parements en acier Corten. © Philippe Ruault
Les 1 435 m2 de façades de la salle de création polyvalente ont été habillés de parements en acier Corten.
Tôle ondulée dorée, acier Corten, bardage industriel et tôle plane recouverte d’affiches : le théâtre de l’Archipel à Perpignan révèle une diversité de façades en bardage dans un ensemble de bâtiments créés comme des références à la région catalane.

A l’entrée de Perpignan, au bord de la Têt, un  demi-hectare accueille un ensemble dédié à la création de spectacle vivant contemporain : le théâtre de l’Archipel, premier bâtiment culturel à faire l’objet d’un partenariat public-privé. Spectacles de danse, concerts d’œuvres catalanes, italiennes, espagnoles et, de façon plus large, venant des pays Nord-Africains sont pré-sentés en ces lieux. Avec pour objectif de mettre en valeur l’art vivant contemporain d’origine méditerranéenne, catalane en particulier, et de le hisser à un niveau national voire international. Cette volonté de représentativité se retrouve dans l’architecture du théâtre, signée Jean Nouvel asso-cié à Brigitte Metra, la forme et le traitement des façades de chacun des six bâtiments renvoyant à des objets ou des sites familiers des Catalans. Joyau de l’ensemble, la grande salle de 1 100 places prend la forme d’un galet de rivière et la couleur du grenat, la pierre semi-précieuse longtemps exploitée dans le massif du Canigou. Juste à côté, la cage de scène en béton teinté couleur brique, haute de 35 m, évoque les forteresses et les palais des rois de Majorque.

Acier Corten pour la salle de création

Les quatre autres bâtiments ont été traités en métal, à l’instar des zones industrielles de la région. L’espace de répétition est voulu comme un hangar en forme d’ogive, recouvert d’un bardage double peau clas-sique en aluminium, teinte « alu zinc ». La tour, qui accueille la loge des artistes et les bureaux administratifs, est habillée d’un bardage doré, clin d’œil au blason catalan.

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© Philippe Ruault
La forme et le traitement des façades de chacun des six bâtiments renvoient à des objets ou des sites familiers des Catalans.

Pour la salle de création polyvalente, de 400 places, c’est la patine de l’acier Corten qui a été choisie en façade, pour son évolution au cours du temps, évocatrice du changement et de la créativité. Le calepinage des 1 435 m² de façades a dû être légèrement revu par rapport à la demande initiale de l’architecte : « nous avons réduit les formats pour obtenir un poids standard qui reste mani-pulable par les compagnons », détaille Antonio Fernandes, directeur général de l’entreprise Jean Rossi.

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© Philippe Ruault
Dessiné en forme d’ogive, l’espace de répétition est enveloppé d’un bardage double peau classique en aluminium, teinte « alu zinc ».

L’esprit de départ a toutefois été conservé et les joints des cassettes sont alignés avec les différentes ouvertures des façades. Résultat, le parement est constitué de différentes tailles de modules, glissés les uns après les autres dans les rails verticaux fixés au mur par l’intermédiaire de consoles métalliques. Il a donc fallu adapter la gestion de chantier. « Chaque module était condi-tionné dans des emballages séparés. Pour monter les façades, nous avons donc fait livrer l’intégra-lité en une seule fois et non au fur et à mesure de l’avancement du chantier, ce qui a inévitablement compliqué la gestion du stockage », explique Antonio Fernandes. Détail esthétique, un caniveau autour du bâtiment recueille les eaux de ruissellement, évitant ainsi que les résidus d’oxydes ne viennent colorer le parvis.

Le premier partenariat public-privé dans le domaine culturel

Grâce au partenariat public-privé (PPP), la mairie de Perpignan a fait appel à des prestataires privés, via le groupement Agir Promotion (filiale de Fondeville), Auxifip, Cofely, pour le financement, la construction  et l’exploitation du théâtre de l’Archipel.

Le revêtement de ce bâtiment est amené à évoluer… Chaque année, les affi ches des spectacles seront scannées, imprimées et collées sur les murs et la toiture.

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© Philippe Ruault
Des tôles planes ont été rapportées au bardage du bâtiment logistique afi n de permettre le collage des affi ches.

Dernier bâtiment de l’Archipel, le local logis-tique est entièrement recouvert d’affiches de spectacles, scannées et réimprimées sur un fi lm plastique autocollant, résistant au temps et aux intempéries. Sous les affi ches se cache le métal. La façade est constituée d’un bardage en tôles d’acier nervurées, avec une isolation de 100 mm d’épaisseur, rapporté sur un mur en béton. « S’il n’y avait pas eu les contraintes des affi ches, nous nous serions arrêtés là, commente Antonio Fernandes. Mais il fallait une surface adaptée au collage des impressions.

Nous avons donc mis en place des profi lés en Z dans les nervures pour pouvoir fi xer des tôles planes en acier galvanisé ». Environ 1 130 m² de tôles ont ainsi été mis en œuvre. Des modules de grande taille qui minimisent les joints et dont la fi xation a été réalisée par rivetage : « les têtes des vis auraient déchiré les affi ches, alors que les rivets forment des petits dômes à peine visibles », explique le responsable de Jean Rossi. Le revêtement de ce bâtiment est amené à évoluer… Chaque année, les affi ches des spectacles seront scannées, imprimées et collées sur les murs et la toiture.

Des accès pompiers dans la tôle ondulée dorée

Reprenant la couleur or du blason catalan, le bardage de la tour (340 m2) est une simple tôle ondulée en aluminium prélaquée dorée. Elle est posée horizontalement sur une ossature en Z métallique fi xée sur le béton. Une couche de laine de verre de 100 mm vient assurer l’isolation thermique, l’isolation phonique étant traitée de l’intérieur. Le point particulier de ce bâtiment réside dans le traitement des accès pompiers aux étages, au nombre de quatre sur la façade ouest. « L’architecte voulait une continuité sur toute la façade.

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La tôle ondulée devait donc se prolonger au niveau de ces portes », explique Antonio Fernandes. Celles-ci se trouvant en retrait par rapport à la façade, il a fallu concevoir une ossature avec lisses en acier, permettant de positionner la tôle ondulée sur le même plan que le reste du bardage. Les portes forment alors des ensembles de 60 cm d’épaisseur, qui pivotent totalement vers l’intérieur, laissant un espace suffi sant au passage des pompiers. Les accès se trouvant juste en-dessous de fenêtres, une tôle aluminium prélaquée dorée vient former une bavette qui recouvre l’épaisseur de l’ossature et du bardage.