6 000 pièces ont été nécessaires pour réaliser l’intégralité de ce puzzle. © Déco Galva
6 000 pièces ont été nécessaires pour réaliser l’intégralité de ce puzzle.
Une organisation bien spécifi que de codifi cation et de conditionnement des parements a été mise en place pour reproduire quatre décors en façade du nouveau pôle logistique de l’APHM de Marseille.

Des bulles pour les cuisines, de l’eau pour les magasins de médicaments, de l’herbe pour la blanchisserie et des rondins de bois pour le site de stérilisation. Les façades des quatre bâti-ments du nouveau pôle logistique de l’Assistance publique-hôpitaux de Marseille (APHM), conçu par l’agence d’architecture Map, affi chent haut leurs motifs ludiques et colorés. Et proposent un code signalétique original facilement identifi able. Derrière ces reproductions de photos, réalisées grâce à la technique de la sublimation (voir enca-dré), se cachent quatre puzzles de 1 500 éléments environ. Les 6 000 pièces au total sont des clins en acier galvanisé prélaqué bordés à chaque extré-mité (Zéphir de Joris Ide Façade) et imprimés avec un dessin spécifi que unique correspondant à leur emplacement sur la façade.

CALEPINAGE

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© Déco Galva
Les façades font partie intégrante de la signalétique des lieux : un dessin correspond à une fonction du bâtiment.

La permutation de deux parements s’avérait donc totalement impossible. Pour faciliter la pose sur chantier, un mot d’ordre : organisation. Un impor-tant travail préparatoire a été réalisé en collabo-ration étroite entre l’industriel (Joris Ide Façade), l’entreprise de bardage (Smac) et le spécialiste du thermolaquage Déco Galva (groupe Galva Union) pour mettre en place une véritable chaîne logis-tique autour de la fabrication, de l’impression et de la livraison des lames sur chantier.

« À partir des repères réalisés par le bardeur, l’intérieur de chaque clin est numéroté en fonction de sa façade d’attribution et de l’ordre dans lequel il sera mis en œuvre, sachant que la pose s’effectue de bas en haut », explique Eric Godichaud, responsable de la branche Façade du fabricant Joris Ide. Les parements ont ensuite été conditionnés dans des palettes spécifiques et classés en respectant cette même codification. « Ils sont positionnés sur champ. Un système qui permet de garantir le respect de l’ordre prévu tout en évitant au maximum les détériorations lors des manipulations.

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© Joris Ide Façade
Les clins sont positionnés sur leur champ pour un classement et une manipulation plus aisés.

De plus, ils sont systématiquement accompagnés d’une fiche détaillant les lames et les repères dans chaque ran-gée de palette », précise Eric Godichaud. Les clins sont ainsi envoyés à l’impression. La sublimation réalisée, ils sont repositionnés à l’identique dans les caisses pour être acheminés sur chantier. Les bardeurs n’ont plus qu’à suivre la même démarche pour la mise en œuvre des parements.

Grâce à ce système bien spécifique, aucune erreur de calepinage n’a été commise tout au long du chantier.

 

La sublimation des quatre décors

L’impression par sublimation est une technique historiquement utilisée dans l’industrie textile. Sur le parement métallique préalablement verni est mise en contact une feuille de papier imprimée avec le dessin choisi. Celle-ci est alors chauffée à 200 °C de manière à faire passer l’encre en phase gazeuse. L’ensemble est alors pressé et les couleurs sont transférées dans le vernis sur toute la surface de la lame, y compris les systèmes d’emboîtement et les tranches. Une dernière couche protectrice vient fixer le dessin.

« Les images numériques fournies par l’architecte n’étaient pas assez grandes pour couvrir toutes les façades, explique Jacques Mouzin, directeur com-mercial chez Déco Galva. À partir du visuel d’origine, nous avons réalisé des symétries horizontales et verticales. La répétitivité des motifs a été travaillée informatiquement pour la rendre invisible et le décor est devenu continu. » Six mois ont été nécessaires pour imprimer l’ensemble des clins.