15672_939679_k2_k1_2188948.jpg RACCORD PANNEAUX/MENUISERIE ANGLE EXTÉRIEUR/INTÉRIEUR
Sur les bords de la Garonne, la réhabilitation des anciennes halles édifiées en 1938 s'est accompagnée de la construction de trois ouvrages semblables. Le choix de leur orientation et de leur habillage de façade crée un lien fort avec l'eau.

La réhabilitation-extension des anciens abattoirs de Bordeaux s'intègre dans le cadre du programme Euratlantique, opération de revalorisation du quartier de la gare Saint-Jean. Le site, qui abritait la halle aux bœufs et aux moutons, avait été construit en 1938 par l'architecte Jacques Debat-Ponsan. Il n'en reste aujourd'hui qu'une partie, l'autre ayant été détruite par un incendie au début des années 2000.

Les travaux intègrent à la fois la restauration de la halle d'origine et la construction de trois ouvrages neufs, en lieu et place des bâtiments disparus. Ils accueillent un hôtel quatre étoiles, des bureaux et des commerces. « Ils s'inscrivent dans le prolongement de l'existant et en reprennent les codes géométriques, comme la forme de chapeaux de gendarme. Il s'agissait avant tout de redonner au lieu sa mémoire », explique Michel Delplace, architecte associé de l'agence ANMA (Nicolas Michelin & Associés). Autre volonté de leur concepteur : faire dialoguer le nouvel ensemble avec la Garonne qui le borde. Le traitement des 8 000 m² de façades joue un rôle essentiel.

PERFORATION ET GRANDE TAILLE

Un seul et même matériau de bardage habille l'ensemble, jusque la toiture : l'aluminium composite. Seules les couleurs varient pour créer des effets de reflets évoluant en fonction du point de vue, de la météo et de l'heure. « Les teintes d'ambre et de vert sont déclinées sur les trois bâtiments et forment de grandes lignes horizontales les reliant entre eux pour rappeler les méandres du fleuve . » L'emplacement des baies diffère en fonction de l'orientation de la façade. « Afin de permettre aux occupants de profiter au maximum de la vue sur l'eau, nous avons coulé le béton de manière à obtenir des façades latérales plissées et permettre aux fenêtres d'être non plus à angle droit mais de biais. » Les autres pans présentent quant à eux des fenêtres ouvertes face au fleuve. Recouvertes d'un parement perforé côté ville, elles se font plus discrètes.

C'est d'ailleurs, entre autres, ce parti pris architectural qui a déterminé le choix du produit. « Ces parements étaient les seuls à garantir résistance et durabilité malgré leurs dimensions et un taux de perforation de 50 % », précise Fabrice Fiorot, responsable du bureau d'études pour l'entreprise Sarec en charge du lot. Pour encore plus de stabilité, des renforts ont été rapportés à l'arrière des panneaux. Des précautions également prises pour les parements de grande taille qui habillent les façades plissées et les pignons. « Les éléments de bardage en aluminium composite sont habituellement fixés tous les 600 mm. Nous avions sur ce projet des panneaux atteignant 900 mm sur les pans plissés et 1 350 mm sur les pignons, souligne le responsable du bureau d'études. Pour des raisons esthétiques, nous ne pouvions pas ajouter de fixation intermédiaire visible. Nous avons donc rigidifié les panneaux avec des plis techniques sur les quatre côtés et renforcé l'ensemble par la mise en place de tubes en aluminium sur leur face arrière. » Une opération réalisée directement en usine.

RÉSEAU D'OSSATURES

Sur chantier, le procédé de pose sur les pignons est classique des systèmes de bardage rapporté avec une ossature aluminium posée verticalement associée à une isolation thermique par l'extérieur (140 mm d'épaisseur de laine de verre). En revanche, les façades plissées présentant une configuration particulière, le système d'ossature a dû être adapté. « Les précadres des menuiseries empiètent sur la maçonnerie. Par conséquent, la mise en œuvre d'une ossature simple formait un porte-à-faux trop important. Pour le rattraper, nous avons créé un réseau de double ossatures croisées », explique Fabrice Fiorot. Les profils ont été découpés et assemblés sur place et mis en œuvre du bas vers le haut sur toute la longueur du bâtiment.

La phase étude du chantier a été déterminante pour assurer les différents alignements et le calepinage imposés par l'architecte. L'ensemble a d'ailleurs bénéficié d'une modélisation 3D intégrale.

LES INTERVENANTS

Maître d'ouvrage Eiffage Immobilier

Maître d'œuvre ANMA Agence Nicolas Michelin & associés

Entreprise générale Eiffage construction

Entreprise de bardage Sarec

LES PRODUITS

Parements de bardage Larson (Acodi)

Isolant Isofaçade (Isover)

Système de surtoiture Alkorsolar (Renolit)