19531_1191924_k2_k1_2795435.jpg - Le dessin des cassettes a été réalisé grâce à des perforations aux tailles variées.
Le nouveau bâtiment du CHRU de Nancy présente, en bardage, des formes représentant des cellules humaines.

Depuis le printemps 2019, le Centre hospitalier régional universitaire (CHRU) de Nancy dispose d'un nouveau bâtiment de 8 000 m² regroupant les activités de biologie médicale et de bio pathologie de l'Institut de cancérologie de Lorraine et du CHRU. L'objectif étant de rassembler des compétences et des équipements aujourd'hui dispersés pour en améliorer l'efficacité et en diminuer les charges financières.

Conçu par l'agence d'architecture Art & Build, l'ouvrage en béton est situé en continuité du bâtiment principal et relié au CHRU et à l'Institut par deux passerelles métalliques. Il s'élève sur deux étages. Au rez-de-chaussée, on retrouve les locaux techniques et logistiques, au R+1 les zones analytiques pour les activités de biologie médicale et au R+2 celles pour les activités de bio pathologie ainsi que les bureaux.

Bâtiment et passerelles sont habillés des mêmes cassettes aluminium perforées « afin de créer un ensemble cohérent », explique l'architecte Nicolas Hubaux. 2 000 m² ont ainsi été mis en œuvre par l'agence de Nancy de Soprema Entreprises. Une opération complexe pour plusieurs raisons.

Tout d'abord, les perforations des cassettes créent, les unes avec les autres, un dessin inspiré du dia gramme de Voronoï, soit des formes rappelant fortement celles des cellules humaines. Ces motifs offrent différents niveaux de lecture selon que l'on est proche ou éloigné de la façade. « Les spécialistes travaillant dans les laboratoires connaissent tous ces dessins. Ils identifient donc facilement la fonction de l'ouvrage, tellement facilement que l'on a supprimé la signalétique s'y rapportant », souligne le concepteur.

CALEPINAGE COMPLEXE

Moins facile fut la définition, pour chaque parement, du nombre et de la taille des perforations pour obtenir les effets souhaités. Chacun étant en outre raccordé à son voisin à droite, à gauche, au-dessus et en-dessous. « Nous avons réalisé plusieurs dizaines d'essais, rappelle Nicolas Hubaux. Afin de limiter le nombre de cassettes différentes, nous avons défini des séries de parements aux perforations identiques. 9 sont uniques. » En plus du calepinage précis des cassettes, qui a notamment nécessité l'intervention d'un géomètre, « les parties béton et métallique du bâtiment devaient se raccorder sans décalage, c'est-à-dire en rattrapant les épaisseurs d'isolant tout en conservant les bons niveaux de résistance thermique », explique Arthur Grosjean, responsable travaux pour Soprema Entreprises. Une opération réalisée grâce à la mise en œuvre, dans les deux cas, de systèmes de double ossature réglable.

OSSATURES CROISÉES

Sur le support béton, le procédé est composé d'une première ossature primaire en aluminium fixée horizontalement sur un système de pattes-équerres. L'isolant en laine de verre de 160 mm d'épaisseur est recouvert d'un pare-pluie. Les cassettes sont ensuite rapportées sur une ossature secondaire posée verticalement. « Sur la partie métallique, nous avons mis en place un procédé intégrant des panneaux sandwichs avec isolant en polyuréthane de 120 mm d'épaisseur et une finition noire. Des oméga s sont fixés horizontalement et supportent une seconde ossature posée perpendiculairement et sur laquelle sont rapportées les cassettes », décrit Arthur Grosjean.

Sur le terrain, en plus d'un planning strict à respecter, les équipes de l'entreprise de bardage ont dû s'adapter à la fonction hospitalière du site. « Nous avons travaillé en horaires décalés et certains week-end afin de perturber le moins possible les activités et notamment le passage des ambulances. » L'ensemble a été achevé à la fin de l'année dernière.