Le campus Aquarel, occupé par les salariés du siège de Capgemini, est implanté au sein de la ZAC du Pont d'Issy à Issy-les-Moulineaux. Cet écoquartier, composé d'un ensemble mixte de logements, de bureaux, de commerces, d'espaces verts…, a reçu, en 2016, le prix de la mixité urbaine des Pyramides d'Or organisée par la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI).
TROIS NUS
Cette situation privilégiée en bord de Seine se retrouve dans le traitement des façades de l'ouvrage qui rappelle les strates géologiques. Ce parti-pris architectural de l'agence d'architecture loci anima se matérialise par un empilage de porte-à-faux et de retraits de façade. Les 6000 m² de bardage en cassettes composite aluminium de couleur blanche participent pleinement à ce système géométrique. « Elles ont été réalisées sur mesure selon trois profondeurs (200 mm, 400 mm et 600 mm) permettant de créer autant de nus différents. Les longueurs et les hauteurs, tout comme les trames, sont en revanche toutes identiques », explique Daniel Mendes, conducteur de travaux pour l'entreprise de bardage GCEB, en charge du lot (sous-traitance pour Ouest Alu). « Les cassettes sont équipées de boutonnières sur les retours latéraux et fixées par l'intermédiaire de coulisseaux sur une ossature verticale en aluminium. » Le procédé intègre également 18 cm d'épaisseur d'isolant en laine de roche. Quant à la gestion des angles, particulièrement allongés et pointus, elle a été réalisée grâce à un dimensionnement adapté de l'ossature calculé par un géomètre, « afin que les jonctions soient bien nettes », rappelle le conducteur de travaux.
SOUS-FACES
Le chantier aurait pu s'achever ainsi. « En dehors de l'approvisionnement en matériaux compliqué par leur fragilité et les difficultés d'accès et d'un calepinage précis à respecter, nous n'avons pas rencontré de grosses contraintes techniques », explique Daniel Mendes. C'était sans compter sur Capgemini qui a demandé un agrandissement des locaux. Peu après la livraison de l'ensemble, une deuxième phase de chantier adonc été lancée pour édifier une extension en bois entre les deux ailes du bâtiment principal. Le recours à ce matériau bois a permis de réaliser en douze semaines 7 étages et 3 122 m² sans modifier les structures existantes. Si ses façades sont principalement parées de verre, les 2 200 m² de sous-faces affichent le même effet de variation de profondeurs que sur les premiers bâtiments, permettant ainsi de créer un fil conducteur sur l'ensemble du site. « Deux procédés ont été mis en œuvre. La sous-face blanche (1 800 m²) a bénéficié du même système qu'en façade, tandis que pour la sous-face grise (400 m²), ce n'est pas le format des cassettes qui forme les décalages mais le réglage des ossatures », explique Daniel Mendes. Un travail d'ajustement minutieux réalisé à bout de bras qui a, au final, constitué l'opération la plus complexe du chantier.