12047_738511_k2_k1_1755478.jpg Le bardage du bâtiment reproduit la façade de l’immeuble mitoyen grâce à la réalisation d’un usinage des parements en stratifié.
Pour intégrer un immeuble de logements neufs dans une rue typiquement haussmannienne, ses architectes ont reproduit, en façade, une photo du bâtiment mitoyen.

Rue Championnet, dans le 18e arrondissement de Paris, les immeubles sont majoritairement d'architecture haussmannienne avec des façades en pierre de taille. Leur hauteur est identique et elles respectent les codes très structurés imposés entre 1852 et 1870 par le baron Haussmann.

Pour concevoir la façade du nouveau bâtiment de logements du n°85, les architectes de l'agence Chartier et Corbasson ont joué la carte de la continuité avec l'existant. Ils ont poussé l'idée jusqu'à la reproduction sur parements d'une photo de l'immeuble mitoyen. « Ce n'est pas une imitation mais la création d'un lien avec le lieu et son histoire. De plus, il s'agissait pour nous de retranscrire les volumes des façades haussmanniennes dans un plan simple », souligne l'architecte Thomas Corbasson. Pour le réaliser, il a été décidé, après plusieurs essais de méthode et matériaux différents, d'utiliser la technique de l'usinage circulaire de panneaux stratifiés (Trespa). « À partir du fichier numérique de la photo, nous avons redessiné l'ensemble à partir de cercles de plus ou moins grandes surfaces selon le niveau de gris souhaité. Plus ils sont grands, plus ils sont foncés. Le plus petit fait 5 mm de diamètre », explique l'architecte. Creusés sur la partie plane du parement, ils révèlent la couleur de la tranche. Pour conserver leur solidité, moins de 20 % de la surface totale a été usinée, ce qui fait quand même plus de 500 000 cercles.

Les volets ont été traités de la même manière que la partie courante de la façade.

Les 400 m² de façade ont ainsi été recouverts, volets compris. Les panneaux ont été tramés en fonction de la taille des ouvrants, soit 27 cm. Les parements sont fixés sur une ossature métallique et associés à une épaisseur de 120 mm d'isolant en polyuréthane. Les fixations apparentes avec une tête laquée noire rentrent, elles aussi, dans le dessin.

Le bâtiment est occupé depuis mars dernier.