17679_1073147_k2_k1_2486177.jpg - En raison des pentes matérialisant la proue d'un vaisseau, l'habillage des façades intègre une membrane d'étanchéité en PVC.
Le bardage en bois se courbe et se soulève pour dialoguer avec l’espace vert adjacent tandis que le bardage en aluminium composite marque l’alignement avec la rue. Il se prolonge en surtoiture pour rappeler l’image d’un vaisseau.

En juillet 2018, l'Istom, école supérieure d'agro-développement international, a quitté son site de Cergy pour s'installer à Angers, dans un bâtiment flambant neuf. Cet établissement d'enseignement supérieur privé forme en cinq ans des ingénieurs spécialistes des filières agricoles, de la gestion de projets agro-économiques, notamment dans les pays en développement. « Nous avons travaillé la conception du nouveau bâtiment en collaboration avec la direction de l'école, expliquent les architectes de l'agence GO-A. L'objectif était de proposer des espaces innovants en adéquation avec la pédagogie, les valeurs et l'ouverture à l'international de l'établissement. » L'idée de créer une institution imposante est rapidement abandonnée au profit de l'expression de l'ouverture et de la singularité.

L'ouvrage s'insère à l'entrée du campus universitaire, en face d'un quartier résidentiel en cours de renouvellement urbain. La parcelle est étroite. De plus, « nous étions soumis à une contrainte urbanistique forte : le respect de l'alignement le long de la rue ». Pour symboliser à la fois l'accueil et le dialogue avec l'environnement immédiat du site tout en s'adaptant aux exigences des pouvoirs publics, les concepteurs ont fait le choix d'un ouvrage de grande longueur (120 m) et de faible épaisseur (entre 20 et 30 m) qui se soulève, se courbe et se creuse en rez-de-chaussée. Il joue la transparence pour créer le lien avec l'extérieur et notamment le bois qui le longe. « Le recours à un revêtement de façade en mélèze associé à une enveloppe courbe par endroits renforce le lien avec le végétal », complètent les architectes.

ALUMINIUM COMPOSITE

Les étages supérieurs tranchent avec l'aspect organique du rez-de-chaussée. Les façades sont habillées de panneaux en aluminium composite qui se prolongent en surtoiture, matérialisant l'alignement imposé grâce à leur aspect lisse et continu. « Elles forment la proue d'un vaisseau vibrant avec la lumière. » Leur mise en œuvre a été effectuée par l'entreprise de bardage BMTI entre octobre 2017 et juin 2018. « En matière de définition des procédés, nous avons distingué les parties complètement verticales de celles présentant des pentes comprises entre 20 et 60 % », explique Stéphane Menet, dirigeant de l'entreprise. Les premières sont traitées à la manière d'un bardage rapporté traditionnel avec une ossature métallique fixée dans le mur à ossature bois. Les lames en aluminium composite y sont rivetées, en respectant le calepinage défini par les architectes.

La présence de pentes au niveau de la proue a, quant à elle, imposé la mise en œuvre d'un procédé d'étanchéité. « Nous avons rapporte' des bacs aciers sur la charpente en bois qui dessine les reliefs de cette avancée », poursuit Stéphane Menet. Une épaisseur de 210 mm d'isolant en laine de roche associée à une membrane d'étanchéité en PVC complète le procédé. « Les panneaux composites y sont liaisonne's via des inserts en aluminium dont la fonction d'origine est de supporter des modules photovoltaïques. »

Si, à ce jour, ces 2 000 m2 de façade en panneaux en aluminium composite déclinés dans un camaïeu de bleu tranchent avec le bois du rez-de-chaussée, d'ici peu, avec le grisaillement du mélèze, les teintes devraient progressivement s'harmoniser.