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Entretien avec Thomas Delepine, porte-parole du Syndicat national des bardages et vêtures isolées (SNBVI).

 Quels enseignements a-t-on tiré du rapport du CSTB, rédigé suite à l'incendie de la tour Grenfell ?

Il a notamment permis de créer une nouvelle catégorie de bâtiment au regard de la réglementation incendie pour les ouvrages d'habitation dont la hauteur varie de 28 à 50 m. Ces derniers relevaient auparavant de la 4 famille. Avec la loi Elan de novembre 2018, ils sont devenus des « Immeubles de moyenne hauteur » (IMH), ce qui a permis notamment de renforcer la réglementation incendie les concernant pour la rendre cohérente avec les « Immeubles de grande hauteur » (IGH) du secteur tertiaire, considérés comme tels à partir de 28 m. Outre les progrès en matière de sécurité des occupants, cette harmonisation va rendre moins complexe les changements de destination des ouvrages.

De quelle manière la création des IMH et la parution de ces textes ont-t-elles fait évoluer les articles R. 122- 30 à 34 du code de la construction ?

La parution du décret n° 2019- 461 en mai puis de son arrêté le 7 août dernier viennent renforcer les dispositions en matière de sécurité incendie des IMH, les rapprochant de celles des IGH. À partir du 1 janvier 2020, les systèmes de façade devront afficher un classement au feu A 2-s 3, d 0, soit être incombustibles afin de prévenir tout risque de propagation d'un feu en façade.

Quelles sont les conséquences pour les industriels du bardage ?

Cela concerne les complexes complets, aussi bien les supports structurels, les isolants, les systèmes d'ossatures que les parements de bardage. Sans oublier bien sûr les procédés sans lame d'air (vêture et vêtage) et les enduits sur isolant. Les fabricants dont les produits ne répondent pas à ces exigences seront exclus de ces marchés. Certains vont devoir revoir la composition de leur procédé s'ils veulent rester dans la course.

Au sein du SNBVI, comment ont été accueillies ces nouvelles obligations ?

Les intérêts des industriels pèsent naturellement moins lourds que la sécurité des occupants d'un bâtiment. De plus, le sujet n'est pas nouveau. Cela fait une dizaine d'années que la sécurité incendie est au cœur de nos préoccupations. Nous avons donc pu l'anticiper. On le sent d'ailleurs déjà dans les prescriptions. Cela va également encourager les développements technologiques, ce qui est toujours positif.