Depuis juillet dernier, l’ancien centre de tri postal de Nanterre est transformé en une plateforme logistique de 16 000 m² dédiée « au service e-commerce et à la ville décarbonée. La spécificité de ce projet repose sur sa conception sur deux niveaux, encore peu courante sur des bâtiments logistiques et qui a été rendue possible par la volonté de conserver au maximum la structure existante, permettant ainsi une exploitation optimale et une limitation de l’artificialisation des sols », décrit son propriétaire La Poste Immobilier. L’entreprise SEV IDF, en charge du lot façade, a déposé l’ensemble des parois existantes avant de mettre en œuvre une enveloppe flambant neuve modernisant l’aspect de l’ensemble. N’ont ainsi été conservées que la structure poteaux-poutres et les parois béton (selon les zones).
Dans sa nouvelle configuration, l’ouvrage se décompose en deux parties : une première est consacrée aux opérations logistiques tandis que la seconde, installée sur la façade avant, accueille les bureaux. « Les deux surfaces ont été traitées différemment avec un fil rouge : le recours à des parements de grande hauteur », précise Aurélien Sollet, dirigeant de l’entreprise de bardage. Ainsi, sur l’une, c’est le panneau qui ferme la façade. Sur l’autre, il est rapporté sur le mur béton selon le principe du bardage rapporté. Ce dernier, habillant la zone administrative, est composé d’une isolation en laine de verre de 160 mm d’épaisseur et de parements en aluminium composite liaisonnés à la façade par une ossature verticale. Une mise en œuvre classique sur le papier qui, sur chantier, s’est avérée plus complexe en raison notamment de la dimension des parements. « Certains mesurent 6 m de long et 1,6 m de développé. Nous avons choisi les plus grands disponibles car l’architecte souhaitait limiter au maximum les joints de façade », explique Aurélien Sollet. Afin d’en faciliter la pose, ils ont été usinés et pré percés à l’usine avant leur arrivée sur site.
Avis technique
Le constat fut le même pour le bâtiment logistique. « La structure est en poteaux-poutres béton mais les niveaux présentent là aussi de grandes hauteurs », à savoir 5 m. Ce sont ici les parements qui ferment la façade. « Ils sont en polycarbonate et laissent ainsi entrer la lumière. » Problème : les panneaux devaient impérativement, pour respecter le souhait de l’architecte, être toute hauteur et d’un seul tenant. Sauf que l’Avis technique du procédé n’autorise qu’une mise en œuvre avec entraxe des fixations de 2,5 m maximum. « Nous avons donc créé une charpente en acier aux profils croisés pour permettre la réalisation de fixations intermédiaires tous les 2,5 m. » Encore une fois, à première vue, rien de très compliqué. Mais « sur certaines parties, les linteaux béton mesurent près d’un mètre de haut. Le procédé n’est plus alors une fermeture de façade mais relève du bardage. Il fallait donc le ventiler et surtout s’assurer de son bon traitement au feu. » La solution : l’ajout de double U en acier galvanisé horizontaux réglables remplis d’isolant en laine de roche, en tête et en pied de linteau. « Pour garantir la bonne ventilation de l’ensemble, le système est complété par une cornière d’1,6 m de haut en acier galvanisé blanc, couleur choisie pour l’esthétique mais aussi pour sa réflectivité limitant l’échauffement de la lame d’air. Elle permet à l’air d’entrer du côté intérieur, de descendre en bas de la zone bardée, de repasser devant la cornière et de s’évacuer devant la couvertine d’acrotère », décrit Aurélien Sollet.
L’ensemble de ces travaux, à savoir 3 000 m² pour chacun des deux types de revêtement, a été réalisé en un peu moins d’un an. Ils se sont achevés en juillet dernier. l
Ventelles, lanterneaux de désenfumage, habillage des poteaux…
En plus de la mise en œuvre des 6 000 m2 de partie courante en façade, SEV IDF avait aussi en charge la réalisation de ventelles sur la zone administrative ainsi que de lanterneaux de désenfumage en façade du bâtiment logistique. Ses poteaux en béton ont été également parés d’aluminium composite. « Lors du façonnage des parements, afin d’éviter que la tranche noire due à la découpe soit visible, cette dernière a été rainurée pour ensuite pouvoir aplatir le revêtement par-dessus. Le calepinage a également été prévu pour que les joints de 5 mm soient le moins visibles possibles », explique Aurélien Sollet, dirigeant de SEV IDF.
« Le dernier niveau des bureaux comprend une zone technique avec VMC en entre-plancher. Ces façades ont été équipées de ventelles. Pour ce faire, nous avons installé des montants en aluminium tous les 1,20 m. Nous avons été obligés de recouper toutes les lames sur chantier afin de s’assurer que l’alignement des montants des menuiseries corresponde à celui des ventelles et d’ajouter des capots métalliques de recoupement pour donner cette impression de prolongement vertical entre ventelles et menuiseries. »
Quant aux lanterneaux de désenfumage de dimensions 1,8 m sur 1,8 m, ils sont intégrés directement dans la façade en polycarbonate. La charpente métallique a été retravaillée à l’emplacement qui leur était prévu pour créer des chevêtres adaptés. En raison du retrait de 25 cm de la charpente par rapport au parement extérieur, « nous avons créé un déport à l’aide d’une structure en acier galvanisé pour arrêter le polycarbonate et intégrer les lanterneaux encadrés par de l’aluminium ».
Les intervenants
Maître d’ouvrage : La Poste Immobilier
Architecte : Reichen et Robert & Associés
Entreprise générale : Legendre
Entreprise de bardage : SEV IDF
Façonneur : La Maison de l’Étancheur
Les produits
Panneaux polycarbonate : Polypac
Panneaux aluminium composite : Etalbond