Bardage en terre cuite perforée sur des oriels.
Située le long d’une bande arborée, mais dans un triangle très bruyant et exigu, entre les avenues du Général de Gaulle et Paul Langevin et la rue Andras Beck, la nouvelle clinique de soins psychiatriques de Clamart (92) se devait d’être empreinte de douceur et de chaleur. Livrée en avril 2012, elle accueillera, dès le mois de juin prochain, un peu plus d’une centaine de patients.
Pour habiller les différentes façades extérieures de cet ensemble totalisant 10 600 m², composé de deux longues ailes de 131 et 52 mètres reliées par deux bâtiments, l’architecte a souhaité une image « naturelle » avec, comme matériau principal de bardage, la terre cuite. « L’objectif était d’apporter de la douceur et la terre cuite s’est donc imposée tout naturellement. Ce qui est également intéressant avec ce matériau, c’est la variété des tonalités résultant des différents modes de cuissons », explique Laurent-Marc Fischer, architecte associé de l’agence parisienne AS.Architecture-Studio, en charge de ce projet. En choisissant la terre cuite, l’architecte a aussi souhaité se rapprocher des matériaux utilisés dans l’environnement de ce bâtiment. « Nous avons, en effet, essayé d’homogénéiser et de créer un maximum de liens avec les différents ouvrages existants de cette commune des Hauts-de-Seine », ajoute l’architecte.
Prédominance de terre cuite
Au total, ce sont donc 2 950 m2 de bardeaux qui ont été installés par les équipes d’Axima Seitha, en charge des travaux. AS.Architecture-Studio a sélectionné des modules de forme rectangulaire (605 × 295 mm). Certains sont perforés par des trous oblongs afin de donner une déclinaison de tonalités aux façades. « Dans les courbes serrées, ce sont des formats de 300 × 295 mm avec des joints de 5 mm qui ont été utilisés », explique Christian Oheix, chargé d’affaires chez Axima Seitha. Pour la pose des parements, l’entreprise a eu recours à un système d’équerres rapportées sur les voiles de béton et associées à une ossature primaire verticale. Celle-ci supporte un réseau de lisses en aluminium.
C’est un parement volontairement plus neutre qui a été choisi pour traiter les façades intérieures des deux plus longues ailes : des panneaux stratifiés de couleur grise et rainurés.
Chaque module de terre cuite possède, au verso, en parties haute et basse, des ergots qui viennent se loger dans les rails métalliques horizontaux. « L’ossature porteuse doit donc être posée avec précision. De plus, on ap-plique deux points de colle sur chaque élément afin d’éviter qu’il ne bouge sur le rail », indique Chris-tian Oheix. L’entreprise s’est également vu confier la réalisation d’un dispositif original : des oriels qui s’intègrent dans le pas de 605 mm. « Il s’agit de pare-vues dont la face intérieure est en tôle laquée colorée », note l’architecte.
Au plan thermique, le concepteur a privilégié une isolation en laine de verre d’une épaisseur de 140 mm. Cette dernière est directement posée sur les murs et fixée à l’aide de chevilles. « Un écart minimum de 20 mm entre l’isolation et le bardage est conservé de façon à créer une lame d’air destinée à ventiler le complexe », continue le chargé d’affaires.
Traitement plus neutre
C’est un parement volontairement plus neutre qui a été choisi pour traiter les façades intérieures des deux plus longues ailes : des panneaux stra-tifiés de couleur grise et rainurés conformément aux souhaits de l’architecte. Quant aux bâti-ments centraux, ils sont habillés d’un bardage en profils à ondes sinusoïdales qui remontent en toiture pour former une sur-couverture. Un peu plus de 900 m2 de tôles en acier ont ainsi été posées horizontalement.
© AS.Architecture-Studio
Combinaison de bardages en terre cuite, panneaux stratifiés, tôle ondulée et murs-rideaux.
« Autant sur les façades extérieures, nous avons souhaité créer des homogénéités avec l’environ-nement et en particulier avec la bande arborée, autant à l’intérieur, nous avons cherché à créer des variations spatiales assez fortes », reconnaît Lau-rent-Marc Fischer.
© AS.Architecture-Studio
Application du bardage en terre cuite en courbes.
Enfin, l’aménagement d’un jardin au cœur de l’établissement crée une zone protégée et rassu-rante pour les patients. Cet environnement a été travaillé avec la même attention que la salle de musique ou de dessin, car il peut constituer un vecteur de soins tout aussi efficace. Sur ce terrain réduit, le maître d’ouvrage a également souhaité installer un espace de détente sur la toiture-ter-rasse dont une partie est végétalisée.
© AS.Architecture-Studio
Façade intérieure en panneaux stratifiés.