© Frédéric Canon
4 300 m2de bardagetranslucide enpolycarbonatealvéolaire ontété installésavec desplaques dont lahauteur atteintjusqu’à 15 m.
Pendant plus de deux ans, le Parc des expositions de Châlons-en-Champagne a fait l’objet d’une reconstruction totale accompagnée d’une extension. Avec une surface de 24 500 m², le nouveau complexe propose désormais un pôle « séminaire et congrès », trois halls d’exposition et une salle de concert pouvant contenir jusqu’à 3 000 places assises et 12 000 spectateurs. Conçu pour être polyvalent et modulaire, le bâtiment devait également constituer un établissement public remarquable dans son écriture architecturale. Ses concepteurs ont donc logiquement joué sur la mise en scène du vin star de la région : le champagne. La peau extérieure de l’ouvrage s’inspire largement de l’image pétillante et dynamique du produit en associant des façades translucides en polycarbonate incrustées de bulles avec des cassettes métalliques aux teintes dorées et changeantes. Au total, 7 170 m² de parements ont été mis en oeuvre par les équipes de l’agences de Reims de Soprema Entreprises en charge du lot bardage. Un chantier qui s’est révélé complexe à plusieurs niveaux. à commencer par le phasage des travaux. Afin de ne pas priver la ville de Châlons-en-Champagne de sa 65e foire internationale, drainant près de 250 000 visiteurs, les travaux du Parc des expositions, débutés au mois de février 2011, ont dû cesser pendant les mois d’août et de septembre de la même année tout en laissant accessibles les 9 000 m² de l’espace d’exposition. La première phase des travaux s’est alors limitée à la réalisation du hall 3 et de la zone concert pendant les six premiers mois et impliqua en octobre une reprise de certains éléments de toiture et de bardage précédemment installés.
« Cotation-minute »
© Frédéric Canon
Ensuite, l’intégration des parements a nécessité quelques adaptations. Certaines cassettes en acier (coques MD, Arcelor Mittal) habillant la salle de spectacle ont été fabriquées au fur et à mesure de l’avancement des travaux. En effet, l’irrégularité de l’acrotère, du fait de la hauteur croissante des façades, ainsi que la forme trapézoïdale et elliptique de l’édifice obligeaient à une « cotation-minute » des dimensions. Angles, faces extérieures des acrotères, liaisons avecles menuiseries… : pour toutes ces zones, les cassettes ont été façonnées sur-mesure afin qu’elles s’adaptent au calepinage. Environ 25 % des parements ont ainsi été redimensionnés. Rapportées pour la plupart sur le gros-oeuvre en béton, les cassettes sont accrochées par des encoches sur des rails porteurs verticaux par l’intermédiaire d’étriers coulissants réglables. Seule la façade avant du bâtiment, légèrement inclinée, a été traitée à l’aide d’un bardage double peau. Si le principe d’ossature reste similaire, les parements ont été associés à un pare-pluie rigide exigé par le cahier des charges du fabricant. Autre étape clé du chantier : la mise en oeuvre du bardage des halls 1,2 et 3 constitués de plaques translucides en polycarbonate alvéolaire. Un matériau aujourd’hui plutôt courant en façades mais qui se présentait sous la forme d’éléments de grandes dimensions : 1 m de largeur et jusqu’à 15 m de hauteur. Lancé en 2010 par le fabricant Sabic, ce produit est une évolution du Thermoclick 40 mm couvert par un avis technique. Plus grande et plus épaisse (50 mm d’épaisseur), la nouvelle version de ce procédé a fait l’objet pour ce chantier d’une appréciation technique d’expérimentation (Atex). Une solution a également dû être imaginée pour représenter les motifs de bulles voulus par les architectes. « Il n’est techniquement pas possible de sérigraphier du verre organique. Nous avons donc opté pour un film adhésif appliqué sur la face intérieur des plaques », précise Christophe Verger, chef de secteur au sein de l’agence Rémoise de Soprema Entreprises. Si le principe d’assemblage des plaques est simple, leurs dimensions sont venues compliquer la pose. Et ce d’autant plus que le bardage démarre à 2,2 m du sol. La prise au vent était telle qu’il fut nécessaire de prendre en compte les facteurs météorologiques dans l’étude de faisabilité. Vingt-six mois de travaux ont été nécessaires pour achever l’habillage des façades qui a mobilisé une quinzaine de personnes. La touche finale du projet devrait intervenir dans quelques mois avec la mise en place d’une illumination nocturne dynamique jouant avec la transparence du verre organique.
Les intervenants
Maître d’ouvrage : Société Générale – Genecomi (Partenariat public privé)
Maître d’oeuvre : Groupement Chabanne & partenaires et Grzeszczak & Rigaud Architectes
Promoteur immobilier : Spie Batignolles
Etanchéité et Bardage : Soprema Entreprises - agence de Reims