Le bâtiment est conçu comme un jeu de cubes rappelant le monde de l’enfance.
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L’enceinte de la cour de récréation située sur le toit-terrasse est composée de cassettes en aluminium perforées.
Une école maternelle conçue comme un jeu de cubes empilés. Le nouvel établissement sco-laire « les Quatre vents » de Charenton, imaginé par l’atelier d’architecture Brenac + Gonzalez, se veut ludique et ouvert sur le quartier « Antoine de Navarre » aujourd’hui en construction. « Le bâtiment R+2 revendique son attachement au monde de l’en-fance », explique la municipalité, maître d’ouvrage du projet. En façade, le camaïeu de bronze du bardage, mis en œuvre par l’entreprise Batex, est animé par des successions de variations de nus entre étages mais également au niveau de l’encadrement des baies. L’insertion de panneaux perforés aux motifs floraux rompt avec une sobriété des teintes éga-lement rehaussée par les couleurs vives des jeux d’enfants qui occupent les deux cours de récréation, en rez-de-chaussée et en toiture.
Post-anodisation
L’ensemble des parements de bardage est composé de cassettes en aluminium post anodisé aux fixations invisibles. « L’anodisation après façonnage, pliage et perforations offre une garantie d’uniformisation de la couleur et évite le phénomène de “blanchissement” au droit des pliages », précise Jacques Tribout, dirigeant de l’entreprise de bardage. Elles sont liaisonnées au voile béton par l’intermédiaire d’ossatures verticales espacées tous les 60 cm et associées à une épaisseur de 160 mm de laine de verre. « Techniquement, le traitement des jeux de nus ainsi que l’habillage des menuiseries ont été les étapes les plus délicates de ce chantier. »
Terrassons
Si les parements de sous-face ont pu être fixés sim-plement à l’ossature par emboîtement, la réalisa-tion des terrassons a nécessité un pliage spécifique des cassettes sur les deux largeurs.
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Les aligements de cassettes sont respectés entre les étages mais également en sous-face et sur les terrassons.
Ce façonnage forme des relevés et des retombées se positionnant respectivement sous et sur les pièces verticales des façades planes créant ainsi une continuité de parement. « Latéralement, l’aluminium a également été usiné en plis raccordés à un profil oméga à la fois porteur et drainant pour conduire l’eau dans une rigole d’évacuation. Ce procédé, proche de la couver-tine, ne rend pas nécessaire l’ajout d’une membrane d’étanchéité sur ces surfaces à la pente très faible », poursuit le dirigeant.
Encadrements des baies
Autre décalage intégré au bâti : la configuration des baies dont le nu extérieur est en retrait par rapport à celui de la façade. « Les plans sont réunis par une coque composite d’un seul tenant qui vient encadrer les menuiseries », explique Jacques Tribout. Au nombre de 28, ces pièces monolithes atteignent, pour les plus grandes, 6 m de long par 4 m de haut. « Nous avons eu recours à des camions surbaissés pour acheminer ces parements. Sinon, nous dépassions les 3,5 m de hauteur maximum imposés sur les routes. » Des tests spécifiques ont été réalisés pour vérifier la résistance du mode de fixation par inserts sur consoles métalliques. « Nous avons systématiquement respecté le même ordre de pose : d’abord les châssis puis les encadrements pour finir par les cassettes. » Quatre mois de travaux ont été nécessaires pour réaliser l’ensemble des 1 600 m² de bardage. L’école a accueilli ses premiers élèves le 3 mars dernier.
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28 coques composites ont été acheminées sur le site pour réaliser les encadrements de menuiserie.
La cour des grands en toiture
Le bâtiment accueille sur sa toiture-terrasse la cour de récréation des classes supérieures de l’école. Elle est encadrée par une enceinte de 3 m de hauteur parée de cassettes en aluminium intégralement perforées, « pour absorber le bruit », souligne Jacques Tribout. Pour ne pas perdre en lumière, des baies ont été intégrées à cette façade.