Les losanges du parement métallique prolongent les motifs de la façade du bâtiment principal. Les losanges du parement métallique prolongent les motifs de la façade du bâtiment principal.
L’extension de la Comédie de Béthune est habillée de parements métalliques noirs qui prolongent et complètent les murs en béton verni du bâtiment initial.

 
 
 
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Selon les heures et l’ensoleillement, les panneaux noirs reflètent la lumière différemment.
 

L’agence Manuelle Gautrand Architecture avait déjà remporté le premier concours pour la construction du théâtre la Comédie de Béthune en 1994. En 2009, elle est de nouveau désignée pour réaliser l’extension de l’établissement, destinée à accueillir une salle de répétition. Elle prend place au niveau de l’angle de la parcelle, sur deux niveaux : un volume de grande hauteur situé de plain-pied avec le terrain naturel et un niveau de bureaux raccordé au bâtiment principal. L’ouvrage en béton est habillé d’un bardage en aluminium laqué noir. « La conception de ces façades se devait de prendre en compte la partie très visible du projet initial : cette grande coque cintrée et arrondie aux angles, entièrement laquée de pourpre. Il n’était pas facile d’y juxtaposer une écriture renouvelée », expliquent ses concepteurs. Le choix s’est finalement porté sur le noir, « une couleur à la fois profonde et puissante ». Pour rappeler les lignes dessinées sur la façade principale, les panneaux métalliques forment des losanges « qui semblent ainsi se promener d’un volume à l’autre, prenant eux-mêmes des formes différentes : tantôt pochoirs sur la laque pourpre, ils deviennent incrustés dans le métal du bardage qui est assemblé en grandes diagonales ». Les parements, associés à une épaisseur de 150 mm de laine minérale, sont mis en oeuvre sur une ossature métallique fixée en diagonale au support béton. Les panneaux sont successivement noirs mats puis brillants. Leurs ondes prennent la lumière différemment suivant leur degré de brillance et leur orientation par rapport aux rayons du soleil. Clairement inspirée de l’oeuvre du peintre Pierre Soulages, l’extension vient ainsi se juxtaposer à la coque ronde et pourpre. Sa forme ciselée complète le bâtiment initial et vient achever le projet d’ensemble.

 

 

 

L’histoire d’un lieu

C’est en 1981 que Béthune, sous-préfecture du Pas-de-Calais, accueille pour la première fois son centre dramatique national. Il devient rapidement le Théâtre des pays du Nord puis la Comédie de Béthune. Installé à ses débuts sous un chapiteau de 300 places, il se distingue par son emplacement au coeur d’un territoire marqué par la crise. Il reflète alors la volonté des pouvoirs publics de faire de la culture une priorité dans l’aménagement du territoire et de contribuer à l’attractivité de la région. Il déménage en 1993 dans une ancienne poudrière bâtie par Vauban. En 1994, la construction du théâtre est lancée. Dès le début, le projet de l’agence Manuelle Gautrand Architecture anticipait ce qui est aujourd’hui devenue l’extension. « Il se présentait déjà sous la forme de deux tranches fonctionnelles. La première, comportant la plus grande partie du programme, fut réalisée dans la foulée. » La seconde nécessitait la démolition d’une maison. C’est chose faite aujourd’hui et l’extension a pu voir le jour.