Pour se repérer dans l’environnement industriel du site toulousain d’Airbus, le musée Aéroscopia s’est installé dans un volume singulier à la teinte sombre.

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© Architectes Cardete Huet
La façade blanche matérialiseles possibilités d’agrandissementde l’ouvrage.

Le musée aéronautique Aérospcopia de Blagnac (31) n’a bien failli jamais voir le jour. Le concours a été gagné en 2006 par l’agence d’architecture Cardete Huet mais les travaux n’ont pu débuter qu’en 2012. Le projet a en effet été laissé en suspens en raison d’élections au sein du Grand Toulouse (anciennement communauté urbaine de Toulouse Métropole) jusqu’à sa reprise quatre ans plus tard par la municipalité de Blagnac. Situé sur le site de Pinot, en bordure de la ZAC Aéroconstellation et berceau de l’A380, il côtoie l’usine d’assemblage Lagardère. Un bâtiment imposant aux lignes droites de 500 m de long, 300 m de large et 40 m de haut. « L’environnement industrialisé du musée nous a amenés à concevoir un ouvrage dont la forme et la matérialité marquent sa différence », explique l’architecte Marie Laurent, chef de projet du musée Aéroscopia.

JOINT DEBOUT

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© Architectes Cardete Huet
Le bardage en zinc à joint deboutse prolonge en toiture.

C’est un bâtiment de forme oblongue et légèrement incurvé qui est sorti de terre, en bordure d’un bassin d’orage. Il est principalement composé d’une halle d’exposition de 8 000 m² qui abrite l’Airbus A300B, le Concorde, le Super Guppy grandeur nature et des aéronefs de plus petites tailles qui reçoivent les visiteurs. Certains sont suspendus à la charpente apparente en acier laqué (voir encadré). Cette silhouette courbe est enveloppée d’un bardage en zinc (VMZinc) qui se prolonge en toiture pour former une coque sombre. « Le choix du produit a été en partie dicté par cet aspect tubulaire. Son Avis technique devait valider une mise en oeuvre à la fois sur pente nulle en toiture ainsi que sur bardage cintré. » 10 000 m² de ces parements à joint debout ont ainsi été fixés sur la partie supérieure de la structure en acier. Sur les 2 000 m² de bas de façade, ils sont posés sur des voliges en bois. « Le mode de mise en oeuvre par bandes de zinc a également permis de réaliser une jonction façade/toiture presque invisible », ajoute l’architecte. Le bâtiment est fermé par des panneaux sandwich blancs qui permettront, par leur déconstruction, de réaliser un agrandissement du site. « Le projet n’est pour l’instant construit qu’à moitié. Il est prévu pour, à terme, être deux fois plus grand. » Après 31 mois de travaux, le musée a ouvert ses portes au public le 14 janvier dernier.

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© Architectes Cardete Huet
Le bâtiment mesure 100 m de long,72 m de large et 23 m de haut.

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Une structure métallique apparente

La structure métallique ovoïdale tridimensionnelle du bâtiment est entièrement apparente, à l’intérieur comme à l’extérieur. Elle mesure 100 m de long, 72 m de large et 23 m de haut a vec un porte-à-faux de 12 m. En acier blanc thermolaqué, elle pèse à elle seule plus de 500 tonnes. Un long tra vail d’études a été réalisé en amont du chantier afin de lui permettre de supporter la suspension d’avions. Traversant l’enveloppe de l’ouvrage, elle a nécessité la réalisation de découpes spécifiques sur chantier des bandes de zinc.