Le Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris est installé depuis plus de 30 ans à la Villette, dans le 19e arrondissement. Conçu par l’architecte Christian de Portzamparc, il s’organise autour de « rues » verticales et horizontales distribuant 186 salles dédiées à l’étude. « Un monastère moderne » selon les termes de son concepteur, qui se développe autour d’un jardin, d’un petit opéra et d’une tour d’orgue. Cette dernière doit son nom mais aussi sa forme de cône tronqué incliné à l’orgue de 10 m de haut qu’elle abrite.
Pendant un an, les équipes de l’entreprise de bardage Smac ont réalisé la rénovation de sa façade. L’objectif : remplacer le bardage existant, dont le parement en pierres agrafées s’était dégradé avec le temps en raison d’une trop grande porosité. Il a donc été entièrement déposé pour être remplacé par un procédé à l’aspect identique (mais facilement nettoyable) pour respecter le parti pris d’origine de l’architecte.
Scans 3D
Avant de lancer toute opération, un important travail de préparation a été réalisé par le bureau d’études de l’entreprise. « L’ensemble a été scanné en trois dimensions par drone. Nous en avons tiré une maquette BIM nous permettant d’analyser quel sera le complexe le plus adapté pour épouser le cintrage de la façade. Il s’agissait notamment de définir les mensurations de la nouvelle robe ainsi que son calepinage », décrit Bastien Demangel, ingénieur travaux chez Smac. À l’issue, un échafaudage autoportant de 16 m de haut a été mis en place pour permettre les opérations de dépose. Chacune des pierres d’origine, ainsi que l’ossature et l’isolant ont été décrochés à la main, soit 620 m².
La phase études n’était pas encore achevée. « Nous n’avions pas connaissance de l’état du support béton. Nous avons par conséquent effectué un nouveau scan 3D de la surface nue. Nous en avons déduit, grâce au nuage de points obtenu et nettoyé, de quelle manière positionner les ossatures pour épouser précisément la forme courbe et inclinée de l’ouvrage. » Sur le terrain, les plans ont été matérialisés par une tôle métallique percée ceinturant le pied et la tête de façade. « Chaque trou correspondait à une ligne d’ossature. » Un système de cordeaux reliant le haut et le bas garantissait le respect de l’alignement et de l’inclinaison des profils.
Intervention en site occupé
Ce n’est que ce travail préparatoire achevé que la mise en œuvre proprement dite a pu démarrer. « Elle a commencé par la pose d’une membrane d’étanchéité soudée sur l’ensemble de la surface. » Pour éviter les déconvenues rencontrées avec la pierre agrafée, le choix du produit s’est porté sur un matériau non poreux constitué de minéraux naturels et de résine. « Il ne peut pas être découpé. Les parements sont arrivés à dimension sur le chantier avec une numérotation stricte selon leur emplacement car aucun n’avait la même taille. » Ils sont mis en œuvre sur un double réseau d’ossatures aluminium.
Cette opération peut paraître classique à première vue mais, en raison du maintien des activités au sein du bâtiment pendant toute la durée des travaux, elle a dû respecter un certain nombre de contraintes de planning. « Il nous était interdit d’effectuer les étapes de pose les plus bruyantes, à savoir les percements, après 10 heures » Les après-midi étaient consacrés aux réglages et accrochages des parements. l
Permettre l’accessibilité pour l’entretien
En plus de la mise en œuvre du bardage, les équipes de l’entreprise de bardage Smac ont aménagé la façade avec des potelets en tête et pied de façade pour permettre l’installation de lignes de vie ainsi qu’une échelle d’accès pour les cordistes. L’objectif : faciliter l’accessibilité de la façade a posteriori pour les opérations d’entretien et de nettoyage.
Les intervenants
Maître d’ouvrage : Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris
Maître d’œuvre : Elioth (Egis) en collaboration avec Christian de Portzamparc
Entreprise de bardage : Smac
Les produits
Parements : Porcelanosa