Pour effectuer son analyse, le SNBVI a étudié, avec le bureau d’études Pouget Consultants, un bâtiment de logements collectifs dont les caractéristiques principales sont les suivantes :
- bâtiment R+4 ;
- 1 887 m² SHAB ;
- 17,5 % de surface vitrée / SHAB ;
- menuiseries PVC et occultations volets roulants non motorisés ;
- planchers et refends béton - Inertie « très lourde » ;
- prise en compte de l’ensemble des ponts thermiques liés aux pattes-équerres, retours de tableaux, refends… ;
- toiture-terrasse isolée sous étanchéité + gravier.
L’ITE et le Bbio
Cette étude porte sur l’analyse des évolutions en termes de performance thermique d’une ITE, suite à l’évolution de l’indicateur Bbio. Cet indicateur reflète les besoins énergétiques du bâtiment (on parle de performance bioclimatique). Il impacte donc directement les indicateurs de consommations d’énergie primaire Cep et Cep,nr. Dans un premier temps, l’étude ne s’intéresse pas aux types d’équipements utilisés mais uniquement à la performance de l’enveloppe afin de répondre à la contrainte Bbio ? Bbiomax.
Il convient de noter que l’indicateur Bbio a évolué entre la RT2012 et la RE2020. En effet, les surfaces de référence évoluent en passant de la surface RT à la surface habitable (SHAB) : en conséquence, un Bbio RE2020 représente environ 30 % de besoins en moins qu’un Bbio RT2012 de valeur identique. Comme en RT2012, le Bbiomax est dépendant de plusieurs facteurs dont notamment la zone géographique.
L’analyse du bâtiment témoin a été menée pour trois zones géographiques considérées comme caractéristiques du climat français : H1a, H2b et H3 (figure 2).
Figure 2 : zones géographiques de l'étude
Le système rapporté en façade est un bardage isolé ventilé mis en œuvre sur un support béton à l’aide d’une ossature secondaire fixée par pattes-équerres. L’objectif est de déterminer les caractéristiques des isolants à mettre en œuvre afin de respecter l’exigence du Bbiomax pour la construction étudiée.
Le tableau 2 (ci-dessous) reprend les principales caractéristiques d’isolation permettant d’atteindre l’exigence Bbio. Avec ces solutions, le Bbiomax est respecté au plus juste, permettant au projet d’être aligné avec les exigences réglementaires en matière de besoins énergétiques.
Sur le plan administratif, l’attestation Bbio est à remettre au moment du dépôt de permis de construire.
Par comparaison, une construction de plus grande dimension et/ou plus compacte (moins de décrochés…) pourra répondre à son objectif Bbio. Les besoins en isolation seraient même sensiblement réduits en épaisseur. De manière synthétique, les systèmes de bardage rapporté isolé et ventilé proposés permettent de passer du Bbio RT2012 au Bbio RE2020 sans modification majeure. En fonction de la configuration et de la localisation de la construction, l’épaisseur de l’isolation peut être très légèrement augmentée (de l’ordre de 20 mm).
Dépasser l’exigence Bbiomax
Dans le cadre du futur label RE2020, on pourrait voir les besoins Bbio réduits au-delà des objectifs réglementaires. Par le passé, d’autres labels (Effinergie) ou certifications environnementales (NF habitat HQE) ont favorisé des performances plus ambitieuses.
Aussi, le SNBVI a travaillé l’analyse afin d’atteindre un Bbio ? Bbiomax-20 %. Pour remplir ce critère, plusieurs optimisations sont à cumuler :
- passer à des volets roulants motorisés voire automatisés ;
- améliorer l’étanchéité à l’air du bâti jusqu’à Q4 = 0,6 m3 /h/m² ;
- désolidariser une partie des balcons (réduction des ponts thermiques Psi 9) ;
- améliorer la performance thermique des parois (augmenter les résistances thermiques de 1 à 2 m².K/W).
Ce type de démarche met en évidence, dans l’optique de contenir l’augmentation de l’épaisseur de l’isolation, le besoin d’amener une réflexion plus globale sur le traitement de la paroi : réflexion architecturale (balcon, nombre de niveaux…) et amélioration du traitement des points singuliers notamment (menuiseries, bavettes…). l