© Patrice LE BRIS
La part de marché du bois enbardage ne cesse d’augmenterdepuis plusieurs années.
Seconde position en part de marché
Même si l’enduit conserve plus de la moitié des parts de marché, le bardage est de plus en plus apprécié par les architectes pour sa large palette de choix esthétiques. Les concepteurs cherchent à personnaliser et à valoriser l’enveloppe des bâtiments, tant en termes de forme, de couleur que d’aspect. Les acteurs du secteur prévoient que le bardage s’affirmera de plus en plus comme la solution privilégiée. Parmi les différentes typologies de parement disponibles, le bois massif et ses dérivés (fibres, placages et particules bois) tirent leur épingle du jeu. Toujours selon MSI Reports, ils détenaient, en 2012, 24 % des parts de marché en volume, juste derrière les bardages métalliques (53 %). Si avec 8,4 % de croissance en 2012, la courbe du bois n’augmente pas autant que celles des parements en terre cuite (15,9 %) ou en fibres-ciment (12 %), les prévisions jusqu’en 2017 restent orientées à la hausse.
Naturel et chaleureux
© Patrice LE BRIS
L’aspect naturel et chaleureuxdu bois massif motive le choix dumatériau par les architectes.
Entre 2008 et 2012, les bardages en bois massif ont connu une croissance plus importante que les parements en dérivés du bois. Ils détenaient 72 % du marché l’année dernière contre 20 % pour les fibres, placages et particules bois et 8 % pour les bois composites. Ces derniers sont privilégiés dans le non-résidentiel en raison du faible entretien qu’ils nécessitent. Les bâtiments d’habitation font, quant à eux, la part belle au bois naturel. Le dynamisme du produit dans sa version brute résulte de la conjonction de multiples facteurs. Tout d’abord, il s’intègre dans la tendance architecturale actuelle qui privilégie les aspects authentiques et chaleureux pour habiller les ouvrages. Matériau 100 % naturel, 100 % recyclable et capable de stocker le CO2, il répond aux préoccupations croissantes de la population et des pouvoirs publics pour l’environnement. Cette tendance s’observe notamment dans le développement des constructions à ossature bois. Y rapporter un bardage bois est souvent perçu comme une suite logique à la démarche du maître d’ouvrage. Ce constat fait prédire aux analystes une augmentation de la part du neuf (36 % aujourd’hui) sur la rénovation (64 %) dans les usages du bardage bois. Ce dernier bénéficie de la croissance du marché de la surélévation, en grande partie en raison de sa légèreté par rapport aux autres matériaux tels que le béton. Le bardage en bois massif tire également pleinement profit de l’engouement pour l’ITE auquel il s’adapte parfaitement.
Concurrence
© Patrice LE BRIS
La maison individuelle reste leprincipal débouché du bardage bois.
Résultat : le secteur attire les prétendants, avec comme conséquence un marché très fragmenté dans lequel PME et grands groupes se positionnent sur des segments différents. Les premiers privilégient les services de proximité et personnalisés alors que les grands industriels interviennent sur l’ensemble de la filière bois. Tous n’opèrent pas non plus selon la même stratégie. Certains se spécialisent dans une typologie de bois, à l’image de Silverwood avec le bois massif. D’autres préfèrent au contraire la diversification des matériaux, comme SCB qui produit également des panneaux en fibres-ciment ou encore l’intégration, comme Metsä Wood, qui possèdent ses propres forêts. Pour faire face à cette concurrence de plus en plus forte, les fabricants de bardage en bois « ne raisonnent plus en termes de produit mais de système », analysent les auteurs de l’étude MSI Reports. Ainsi les industriels s’associent avec des fournisseurs d’accessoires afin d’optimiser les performances de leurs procédés, tout en réduisant ainsi les coûts de recherche et de notoriété. C’est par exemple le cas de Gascogne Wood. Le groupe a signé un partenariat avec le fabricant d’isolant Saint-Gobain Isover qui leur permet de proposer depuis 2010 un système complet d’ITE avec bardage en bois baptisé K’ITE. Résistance et durabilité En parallèle, les fabricants développent différentes méthodes de traitement du bois afin d’en améliorer la résistance et la durabilité : autoclave, thermochauffage, trempage, saturateur, thermo-huilage… (voir article page 30). L’objectif : répondre aux nombreuses interrogations et a priori qui impactent encore la croissance du bois massif dans la construction et son usage en extérieur. Maîtres d’ouvrage et maîtres d’oeuvre ne sont pas tous séduits par un matériau, qui, naturellement, grise avec le temps, sous les effets conjugués de la pluie, du vent et des UV. « Il faut intégrer ce paramètre dès la conception de l’ouvrage. Il s’agit juste d’un changement d’aspect. Il est important de garder à l’esprit que les propriétés physiques du bois ne sont en rien altérées », rappelle Estelle Billiotte, déléguée experte pour le Comité national pour le développement du bois (CNDB). Communication C’est pourquoi le secteur communique tous azimuts et fait la promotion du matériau. à titre d’exemple, le CNDB a publié il y a quelques semaines un ouvrage compilant huit retours d’expérience analysant les performances et les coûts de différents types de construction de logements collectifs ayant eu recours au bois pour tout ou partie de l’ouvrage*. Le comité organise également des ateliers de présentation du matériau dans sa version naturelle (les essences, leur résistance, leur durabilité, les conditions de mise en oeuvre…) à destination des prescripteurs. Le bardage y fait l’objet d’un workshop dédié. L’idée : démontrer qu’avec les bons matériaux et les bonnes méthodes de mise en oeuvre, le bardage bois présente plus d’avantages que d’inconvénients.
*Logements collectifs bois, collection Retour d’expériences, CNDB, Juillet 2013, 60 pages.
Le cadre de l’étude et sa méthodologie
L’étude publiée en mai dernier par MSI Reports intitulée « le marché des systèmes de bardage en France », s’attache à décrypter le marché du bardage en France entre 2008 et 2012 et à effectuer une analyse prévisionnelle du secteur sur la période 2013-2017. Elle enrichit et met à jour une précédente publication parue en 2010. Plus de quarante entretiens avec des professionnels (fabricants de matériaux, de bardage, d’isolants, revendeurs, poseurs, prescripteurs, négoces…) ont été réalisés entre janvier et avril 2013.