Une façade façon  « coque de bateau » en acier Corten

Les habitants de Bonneuil-sur-Marne (94) ont depuis peu accès à un nouvel équipement qui leur est dédié. Ce programme multi-usage compte, entre autres, une salle de danse, des ateliers (cuisine, peinture…), des classes de soutien scolaire, des bureaux, des studios d’enregistrement et une salle de spectacle polyvalente. Des activités qui génèrent un niveau sonore évalué à 100 dB nécessitant un traitement de l’acoustique du bâtiment. « Nous avons choisi de gérer le bruit par l’intérieur, explique l’architecte Giovanni Lelli, concepteur de l’ouvrage. L’extérieur de l’enveloppe a ainsi pu être dédié aux performances thermiques de l’ouvrage. » Ainsi l’ensemble des façades a bénéficié d’une isolation thermique par l’extérieur avec une épaisseur de 140 mm de laine de roche. « Nous l’avons fixée directement à la maçonnerie avec des chevilles à frapper », précise Mickaël Cadot, conducteur de travaux de l’agence Paris Acier de Soprema Entreprises, en charge du lot. Deux types de parements constituent l’habillage des façades. « Nous avons cherché à démultiplier les échelles de lecture du bâtiment, souligne l’architecte, car c’est dans la mixité que naît la richesse de perception sensorielle d’un ouvrage. » L’enveloppe joue avec les oppositions. Un effet pixellisé à partir de panneaux stratifiés gris et blanc, « inaltérable dans le temps » au Sud, côtoie l’acier Corten autopatinable « qui s’enrichit dans sa palette de tons roux, telles les rides sur le visage bronzé d’un pêcheur ». Mis en œuvre en parties hautes des façades cintrées, ce dernier évoque en effet la coque d’un bateau rouillé, référence directe au port de Bonneuil-sur-Marne qui voit défiler les péniches et autres barges. « Nous avons ainsi cherché à insérer l’ouvrage dans l’identité de la commune. »

Les 600 m² de cassettes en acier sont de formats et de tailles différentes. « Les plus grandes mesurent 1,30 m x 2,50 m. Les plus petites 200 mm x 300 mm », rappelle le conducteur de travaux. Elles sont fixées sur une ossature verticale en aluminium munie d’étriers réglables permettant d’ajuster l’alignement des parements aux courbes de la façade. En tête et en pied de bardage, les cassettes se retournent sur les acrotères, pour ainsi devenir également couvertines, et en sous-face. « Elles ont été façonnées en amont par le fabricant afin de faciliter la mise en œuvre sur le chantier et créer une continuité dans la façade. » Au droit des châssis, des éléments pliés ont été fixés par rivets sur l’ossature. 

Les panneaux stratifiés soulignent la planéité de la paroi. Les 800 m² de parements sont fixés par équerre métallique sur une ossature en acier. Une mise en œuvre classique qui devait cependant respecter un calepinage strict car cinq couleurs disposées de manière aléatoire forment ce « code barre ». 
La taille et le poids des éléments de bardage ont imposé aux compagnons le recours à des nacelles ciseaux et des treuils électriques.