La plateforme numérique PlanRadar a réalisé une enquête auprès de 1 300 professionnels du BTP répartis dans 15 pays afin d'évaluer leur niveau d'appropriation du numérique dans leurs activités. En voici les principaux enseignements.

Entre 25 et 40 % d'entre elles n'ont pas encore investi dans les solutions les plus connues (BIM, logiciel de gestion). Une part qui monte à 75 % pour les technologies plus récentes comme la réalité virtuelle, augmentée, l'impression 3D, la robotique ou l'Intelligence artificielle (IA). "Pour beaucoup de professionnels, outre un certain traditionalisme intrinsèque au secteur, l’absence de réglementation imposant certaines évolutions aux entreprises ou d’incitations publiques à la transformation numérique, explique en partie le retard pris. Mais pas seulement : la crainte (pas toujours justifiée) des coûts de déploiement des outils numériques et celle d’un risque de retour sur investissement faible sont également des arguments en défaveur de la numérisation du secteur de la construction", explique Álvaro Vega, Regional, manager France, Espagne, Italie et Amérique latine de PlanRadar.

La crise actuelle dans la construction pourrait également avoir un impact mais contre toute attente, "selon l’étude de PlanRadar, 97 % des professionnels s’attendent à une augmentation plus ou moins significative des investissements au sein de leur organisation dans les trois prochaines années. Parmi lesquels 77 % envisagent un « investissement moyen ou important » dans les logiciels de gestion de projets de construction". Les perspectives de retour sur investissement motivent : parmi les personnes interrogées en ayant déjà déployé, 95 % considèrent que l’utilisation d’un logiciel de gestion de la construction a entraîné une réduction des coûts de leurs projets, de 5 à 10 % pour un tiers d’entre eux, et même jusqu’à 30 % (pour 35 % d’entre eux).

Mais pour déployer ces solutions, il faut du personnel qualifié. Or, près des deux tiers des personnes interrogées estiment insuffisant voire inexistant le nombre d’embauches de profils dédiés au numérique dans leur entreprise. Tandis que ceux qui ont constaté une augmentation de ces profils l’estiment de moins de 5 %. "Sans porteur de projet, la numérisation du secteur restera faible", alerte Álvaro Vega.